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Intervention de Bernard Bajolet

Réunion du 26 janvier 2011 à 10h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Bernard Bajolet, coordonnateur national du renseignement :

S'agissant des aspects maritimes, ils ne recouvrent qu'en partie le champ du renseignement. Des contacts sont établis avec le secrétaire général de la mer et le chef d'état-major de la marine. Nous avons été à l'origine d'une réflexion approfondie sur les narcotrafics, pilotée par le SGDSN, associant notamment le secrétariat général de la mer et l'état-major de la marine et visant à lutter plus en amont contre les narcotrafics. Les résultats de ce travail devront être exploités, en tout cas, je l'espère. La synergie entre la marine nationale, les douanes et les autres services de renseignement doit être renforcée. Les douanes sont d'ailleurs associées à la mutualisation des moyens.

Pour ce qui concerne les relations avec les différents services étrangers, nos propres services ont chacun leur réseau de relations avec leurs homologues. Il ne s'agit pas pour le coordonnateur du renseignement de dupliquer ces contacts. Si je rencontre les directeurs de services étrangers lors de leurs passages à Paris, mes interlocuteurs sont normalement ceux ayant des fonctions similaires à la mienne. Aux États-Unis, il s'agit du directeur du renseignement national, le général James Clapper, et le conseiller antiterroriste de Barack Obama, John Brennan ; au Royaume-Uni, il s'agit d'un adjoint du conseiller national de sécurité, M. Oliver Robbins, qui est chargé du renseignement ; en Allemagne, c'est un secrétaire d'État, M. Hans-Dieter Fritsche. J'ai aussi aidé les services à renforcer leurs relations avec leurs homologues et nous bénéficions d'une coopération fructueuse avec un très grand nombre de partenaires. Grâce aux investissements consentis, nous pouvons avancer des propositions et compter dans les échanges. Nos relations avec les États-Unis sont aujourd'hui plus substantielles et plus équilibrées. Celles avec les services britanniques sont stratégiques. Elles sont de même réciproques et complémentaires. Nous entretenons également des relations avec les services allemands, espagnols, ainsi qu'avec des pays plus éloignés mais avec lesquels nous partageons des intérêts communs, tels que l'Australie ou le Canada, ainsi qu'avec beaucoup d'autres.

Le poste de coordonnateur national du renseignement est-il pérenne ? La question est aussi posée à l'ensemble de la représentation politique de la Nation. Ce poste est nouveau et donc encore fragile. Je formule des voeux pour que le coordonnateur, nommé en conseil des ministres et qui a donc un caractère institutionnel, soit un facilitateur, un catalyseur permettant de faire travailler ensemble les services, leur fixant le cap mais ne se substituant pas à eux. Point d'entrée privilégié des services auprès du Président de la République, et fort de la confiance de ce dernier, le coordonnateur doit prendre le recul nécessaire pour lui transmettre les meilleures informations possibles et rester à l'écart de la politique intérieure. Il agit dans le cadre fixé par la loi et est entendu par la délégation parlementaire au renseignement et d'autres instances comme la commission de la défense. Il garantit la prise en compte de la fonction renseignement au sein de l'État.

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