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Intervention de Gérard Mestrallet

Réunion du 19 janvier 2011 à 10h00
Commission des affaires économiques

Gérard Mestrallet, président-directeur général de GDF-Suez :

Oui, nous sommes actionnaires de North Stream, qui reliera directement la Russie à l'Allemagne par la mer Baltique. La construction est commencée. Le premier des deux gros tuyaux sera terminé en octobre prochain. Ce gazoduc permet d'éviter les problèmes de transit, tel celui rencontré avec l'Ukraine, et sa capacité permettra d'absorber l'accroissement de la consommation européenne pendant de nombreuses années.

À côté de ces installations, le GNL présente une grande souplesse. Nous venons d'ailleurs d'achever la construction du terminal méthanier de Fos-Cavaou pour un milliard d'euros d'investissement. Avec cette technologie, le gaz peut venir de n'importe quel endroit dans le monde pour peu qu'il existe des usines de liquéfaction. Nous sommes ainsi actionnaires de celle de Trinidad et Tobago, la seule du continent américain. Sont aussi concernés le Moyen-Orient, l'Algérie, le Yémen, l'Indonésie, ou encore l'Australie, où nous avons des projets.

Pour ce qui est de l'Union européenne, nous souhaiterions que la régulation soit davantage harmonisée. Nous ne sommes pas mûrs pour qu'un régulateur européen se substitue aux régulateurs nationaux mais, si l'on veut un véritable marché, il faut qu'il y ait un seul code de la route et un seul corps de gendarmes faisant appliquer les mêmes règles. Ce n'est pas le cas aujourd'hui. À certains égards, l'unbundling – la séparation entre les réseaux et l'activité de vente – a compliqué la situation. Le processus a demandé des efforts considérables et généré des coûts énormes ; je doute qu'il ait apporté le supplément d'efficacité et de concurrence que l'on attendait pour faire baisser les coûts – c'est plutôt l'inverse qui s'est produit.

Par ailleurs, l'Europe a besoin d'efficacité énergétique. Face à l'épuisement prochain de son énergie fossile, les économies d'énergies sont la première réponse. Nous nous sommes donc organisés pour répondre à la demande des clients. C'est leur intérêt, et c'est notre intérêt que d'y être associés. On ne répétera jamais assez que le kilowattheure le moins cher est celui que l'on ne consomme pas.

Concernant Abou Dabi, je crois tout d'abord que l'on a exagéré l'importance de l'appel d'offres. Il s'agit d'un très gros contrat, certes, mais GDF-Suez dispose dans le golfe Persique de capacités d'environ 27 000 mégawatts en production et en construction, soit l'équivalent de 16 ou 17 EPR. Il s'agit de centrales à cycle combiné faisant suite à des appels d'offres les couplant souvent à du dessalement d'eau de mer. Nous avons aussi perdu beaucoup de contrats : nous ne pouvons tous les gagner ! On fait une catastrophe nationale de l'appel d'offres d'Abou Dabi, mais nous ne sommes pas seuls au monde et il y aura d'autres échecs !

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