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Intervention de Alain Juppé

Réunion du 21 décembre 2010 à 16h45
Commission de la défense nationale et des forces armées

Alain Juppé, ministre d'état, ministre de la défense et des anciens combattants :

Pour l'instant, monsieur Vandewalle, nous avons encore les moyens de nos ambitions. Peu de puissances sont aujourd'hui capables de projeter plus de 10 000 militaires à travers le monde. Si par leur nombre nos forces ne sont pas comparables à celles des États-Unis, elles sont d'une qualité comparable. Chaque fois que j'ai l'occasion de rencontrer des chefs militaires, je suis toujours fier du jugement qu'ils portent sur nos militaires. Leur compétence, leur degré d'entraînement et de préparation, leur efficacité sur le terrain, en Afghanistan et ailleurs, sont unanimement appréciés. Nous sommes bons, et si nous voulons le rester, il faudra que vous soyez vigilants dans les années à venir, la révision de la loi de programmation militaire et du Livre blanc étant prévue pour 2012. C'est à cette date que se posera la question des choix stratégiques, au sens le plus éminent du terme.

Je ne suis pas encore suffisamment compétent, monsieur Viollet, pour vous répondre point par point, mais je partage en grande partie votre position, tout au moins ce que j'ai pu en comprendre. Mais il me semble que nous pouvons encore faire durer nos avions ravitailleurs quelques temps afin d'éviter la rupture capacitaire que vous évoquez.

Je ne sais pas si cela répond à vos inquiétudes concernant les Mirage 2000 D, mais je note que nous sommes contraints par nos faibles performances à l'exportation de nous doter d'un peu plus de Rafale que prévu.

Nous devrions recevoir un premier A 400 M en 2013, et leur montée en charge devrait être assez rapide. J'ai ce matin même présidé un comité ministériel d'investissement pour prendre la décision de lancer les travaux d'infrastructure nécessaires sur le site d'Orléans afin qu'il accueille les A400M.

Vous avez raison de souligner que nous entrons dans une période difficile : nous nous efforcerons de la gérer au mieux compte tenu de la contrainte budgétaire.

La coopération franco-britannique dans le domaine des drones ne devant pas donner de résultats avant 2020, il faut trouver une solution pour assurer la transition entre 2014 et 2020. On peut faire durer les Harfang en les améliorant un petit peu. On peut aussi acheter des Predator « sur étagère », solution jugée la plus rapide et la moins coûteuse par les opérationnels. J'ai demandé qu'on me présente d'ici à la fin du mois de février prochain un rapport sur la faisabilité de l'ensemble des solutions possibles. Ce n'est pas faire preuve d'un nationalisme étroit que de préférer acheter français, ou au moins d'impliquer nos industriels, chaque fois que c'est possible.

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