Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Alain Juppé

Réunion du 21 décembre 2010 à 16h45
Commission de la défense nationale et des forces armées

Alain Juppé, ministre d'état, ministre de la défense et des anciens combattants :

J'attache toujours le plus grand intérêt aux travaux de notre plus haute juridiction financière. Il convient cependant de confronter les conclusions de son rapport avec la réalité du terrain. Je me suis notamment rendu à l'hôpital militaire Percy, à Clamart, pour visiter certains de nos blessés retour d'Afghanistan. J'en ai tiré assez facilement la conviction que nos hôpitaux d'instruction militaire étaient remarquables et que leur fonction était irremplaçable, du fait notamment de la disponibilité de leurs personnels.

Certes, la perfection n'existe pas, et il y a sans doute des améliorations à apporter. Mais je ne suis pas sûr que la solution soit de fermer nos hôpitaux militaires et de supprimer notre service de santé. Le Royaume-Uni, qui a fait ce choix, semble aujourd'hui le regretter. Le mieux est de maintenir notre dispositif tout en mettant à profit certaines observations de la Cour des comptes pour l'améliorer : il conviendra notamment d'optimiser la gestion hospitalière, d'assurer une meilleure intégration du service dans le dispositif territorial de santé publique, en resserrant ses liens avec les agences régionales de santé. Il faudra également tirer les conséquences de la création des bases de défense sur la médecine d'unités au sein des centres médicaux des armées, qui se mettront en place en janvier.

Fin janvier, le service de santé des armées doit me proposer un plan d'action sur ces points, et je prendrai les décisions qui s'imposent dans la foulée. Je serais heureux d'informer votre commission de ces propositions.

Je vous répondrai sans hésitation aucune, monsieur Lamblin, qu'à mes yeux l'avenir de nos relations avec la Russie réside dans le partenariat. L'Union européenne ne peut pas ignorer un tel voisin, avec ses forces et ses faiblesses. Si sa situation démographique est préoccupante, il dispose par ailleurs d'atouts considérables, ne serait-ce que ses ressources naturelles, sans oublier sa volonté de retrouver son rang de puissance. Celle-ci peut le conduire à des comportements un peu « vigoureux ». Il ne faut pas pour autant cultiver nos antagonismes, mais au contraire entretenir un dialogue aussi confiant que possible, et c'est ce que fait la France. Le Président de la République entretient d'excellentes relations avec le Président Medvedev et le Premier ministre Poutine. Le chef du Gouvernement s'est rendu tout récemment à Moscou. Nos contacts sont fréquents et confiants, parfois francs, conformément à la position de l'Union européenne, de l'Allemagne en particulier : nous sommes en harmonie avec Angela Merkel sur ce sujet, et l'initiative prise par la France lors du sommet de Deauville a été tout à fait décisive pour la venue du Président Medvedev à Lisbonne. Ne nous faisons pas d'illusion cependant : le chemin ne sera pas jonché de roses. Il n'est que de voir les rectifications de tir déjà opérées depuis Lisbonne, et qui révèlent des divergences entre les différents centres du pouvoir russe, certains étant très ouverts à un tel partenariat et d'autres moins. Si ce dialogue entre la Russie et l'Occident est difficile, d'autant que les fuites de WikiLeaks ont entretenu une forme de défiance, il est absolument essentiel et doit constituer une des lignes de force de la politique étrangère de la France comme de la politique extérieure de l'Union européenne.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion