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Intervention de Frédéric Cuvillier

Réunion du 23 novembre 2010 à 17h00
Commission du développement durable et de l’aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrédéric Cuvillier :

Je viens d'avoir une révélation : si vous nous maltraitez de la sorte, monsieur le président, c'est parce que vous êtes un complice de Henri VIII… François Ier et Napoléon Ier se retournent sans doute dans leur tombe s'ils voient comment vous traitez notre littoral du Nord-Pas-de-Calais ! Pour vous, la Côte d'Opale et ses 800 000 habitants sont terra incognita !

Regardez une carte ! Depuis Boulogne-sur-Mer, il faut remonter à Lille pour redescendre jusqu'à Paris. Et, dans la mesure où les trains classiques ont disparu, ce sont les habitants, modestes, de notre région qui subissent les prix élevés des TGV lorsqu'ils sont contraints de se déplacer.

Qui plus est, le sort de la gare internationale de Fréthun nous préoccupe grandement. En supprimant des Eurostar, vous empêchez tout simplement notre région de bénéficier de la dynamique économique du transmanche, que n'empruntent pas moins de 30 millions de voyageurs chaque année. Alors que le passage de la Manche est rendu plus facile aux Parisiens et aux Bruxellois, ceux qui ont le malheur d'habiter Boulogne, Calais ou Dunkerque sont obligés d'aller prendre l'Eurostar à Paris.

Vous allez sans doute me dire que s'arrêter à Calais-Fréthun ralentit les trains avant de passer dans le tunnel. Mais pourquoi ce ralentissement ne jouerait-il que dans ce sens ? Jusqu'à présent, en effet, il y avait 25 arrêts chaque jour du côté anglais contre 5 à Fréthun. Et si cette gare est peu fréquentée, n'est-ce pas parce que vous avez laissé les Anglais bloquer le nombre des réservations : il faut avoir essayé de réserver sur l'Eurostar pour le mesurer !

Remplacer comme vous le faites les Eurostar par des TGV ne saurait nous satisfaire puisqu'ils ne peuvent emprunter le tunnel. Une ancienne affiche le proclame : en 1890, il fallait 2 heures 45 pour relier « Boulogne-les-Bains » à Paris. Eh bien on n'a pas gagné une seule minute depuis lors ! Mais rassurez-vous, le risque de nous voir débarquer dans votre bureau pour protester est limité : si nous manquons le premier train, vous ne nous verrez pas avant 13 heures 30. Mieux vaut ne rien avoir à faire à Paris le matin…

Comment par ailleurs ne pas s'émouvoir de la suppression de 725 emplois chez SeaFrance ? Que pouvez-vous nous dire à ce propos ?

Enfin, pouvez-vous dire un mot de la stratégie de la SNCF en matière de fret portuaire ?

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