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Intervention de Guillaume Pepy

Réunion du 23 novembre 2010 à 17h00
Commission du développement durable et de l’aménagement du territoire

Guillaume Pepy, président de la SNCF :

Cette ligne étant la plus occupée du territoire, il faut nécessairement davantage de crédits d'entretien et de maintenance.

Nous faisons circuler chaque jour 850 TGV dans un système qui est public. J'ai la responsabilité de sa bonne gestion devant le Parlement et le Gouvernement. Je veille donc à ce que les dessertes TGV « respirent » : on en crée et on en supprime en fonction des besoins des populations, des discussions avec les élus, enfin de leur bilan économique : si je n'en tenais pas compte, je serais responsable d'une mauvaise gestion de la SNCF. Nous faisons de notre mieux et notre système, je le redis, nous est envié par le monde entier.

Vous avez raison de nous interpeller au nom des familles, monsieur Havard. Je ne suis pas entièrement satisfait de cette gamme tarifaire, même si nous avons quelques progrès à notre actif, telle la carte « enfant famille », lancée il y a un an et demi avec Mme Morano et qui profite à 200 000 familles très modestes qui ne bénéficient pas de la carte famille nombreuse. Nous venons également de lancer des TGV Familles, intégralement à tarif Prem's. Cela permettra aux familles de trouver des places peu chères, même à une date proche du voyage.

Les Français nous disent comme vous que la grille tarifaire est trop complexe. Cela tient à la raison simple que l'objectif est le remplissage maximum des trains. Si on en était resté au système kilométrique de notre jeunesse, les trains seraient beaucoup moins remplis, car chacun n'a pas les mêmes moyens pour voyager. Ce n'est donc ni par bêtise ni par vice que les tarifs sont complexes, mais afin de permettre à chacun de trouver le prix qui lui convient lorsqu'il veut voyager. Du reste, les Français sont devenus experts dans la gamme des tarifs : ils la trouvent compliquée, mais ils savent l'utiliser ! Les TGV français ont aujourd'hui un taux de remplissage de l'ordre de 73 ou 74 %, contre 50 % en Allemagne. Nous utilisons donc le bien public de manière 50 % plus efficace que les Allemands. C'est un autre motif de fierté.

Nous avons vis-à-vis des trains normands une dette quant à la qualité du service ferroviaire qui ne sera pas éteinte tant que la ligne ne sera pas entièrement rénovée. RFF va investir en une dizaine d'années près d'un milliard d'euros entre la gare Saint-Lazare et le Havre, en passant par l'ensemble des capillaires du réseau. Il est vrai que la ligne n'avait pas bougé depuis l'électrification dans les années 1960, et ceci parce qu'il n'y a pas de TGV. C'est dur pour les voyageurs – car il y a des travaux tout au long du parcours – mais la ligne sera reconstruite d'ici la fin de la décennie.

Le site de Sotteville a un avenir ferroviaire. Il est en effet très bien placé pour être l'un des maillons de notre réseau « massifié » du transport de marchandises. Dans quelques semaines ouvrira le tronçon de la Brèque au Havre, qui va enfin donner à Port 2000 le raccordement ferroviaire attendu depuis des années.

Je vous remercie, monsieur Bouillon, d'avoir posé la question du développement européen. Nous sommes le premier exploitant de trains en Grande-Bretagne, en partenariat avec des acteurs locaux, et nous détenons 27 % du marché local. Nous sommes également présents en Italie, en Suisse – en partenariat – et un peu en Allemagne. Nous cherchons à exporter le remarquable savoir-faire français dans le domaine du transport. J'ai un autre motif de satisfaction : on roule beaucoup français en Europe et de plus en plus dans le monde.

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