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Intervention de Jérôme Bignon

Réunion du 13 octobre 2010 à 16h15
Commission du développement durable et de l’aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJérôme Bignon, membre de la commission du développement durable :

Nous sommes dans une situation de « regards partagés » entre le Nord et le Sud ; je m'intéresse beaucoup à l'outre-mer français et je suis frappé que nous n'ayons pas été capables, alors que c'est notre pays, d'assurer une production locale qui corresponde aux besoins des populations ! Nous possédons un très bon laboratoire de réflexion qui nous permettrait, par exemple, de cultiver des tomates et des haricots verts en Nouvelle-Calédonie ! On me répond qu'il est impossible de créer une véritable économie agricole qui puisse à la fois aider les agriculteurs, protéger la nature, et en même temps assurer la satisfaction des besoins des populations locales. Y-a-t-il des éléments de réponse qui pourraient être trouvés dans le commerce équitable ?

Père Francesco Van der Hoff. Au sein de la famille du commerce équitable, en Amérique latine, il existe une forme d'interdiction de la spéculation sur les aliments parce que c'est un blasphème de spéculer sur le « contenu de l'estomac » mais c'est ce qui se passe de facto. En fondant le commerce équitable et en le diffusant dans les pays du Sud, nous protestons contre l'utilisation des aliments dans le but de production d'énergie, qui conduit à dédier des terres à la monoculture. Il ne faut pas utiliser de produits comestibles pour la production d'éthanol, pour laquelle il existe d'autres techniques plus appropriées, moins nocives pour l'environnement, l'énergie éolienne par exemple.

Le commerce équitable est un système bien modeste, et nous souhaitons que ce principe demeure pérenne ; il n'a pas la prétention de résoudre tous les problèmes mais est un outil d'apprentissage, au même titre que d'autres tels que les mouvements syndicaux. Nous organisons des manifestations afin de montrer ce que nous sommes et proposer des politiques publiques différentes. Nous avons appris qu'il est insensé de manifester sans projet ou intention réalisables, ces deux faces du combat allant de pair. C'est la raison pour laquelle le Gouvernement mexicain entame des discussions lorsqu'il y a des manifestations dans le pays. Nous faisons également du lobbying au Parlement afin qu'il adopte des lois plus favorables aux petits producteurs et que ces lois soient appliquées.

C'est pourquoi nous optons davantage pour « l'autonomie alimentaire » que pour la sécurité alimentaire, afin de renforcer les marchés écologiques courts.

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