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Intervention de Dominique Le Mèner

Réunion du 5 novembre 2010 à 9h30
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2011 à 2014 projet de loi de finances pour 2011 — Sport jeunesse et vie associative

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDominique Le Mèner, rapporteur pour avis de la commission des affaires culturelles et de l'éducation pour la jeunesse et la vie associative :

Il semble, toutefois, que les choses se normalisent progressivement, mais un bilan serait sans doute intéressant.

En tout état de cause, je souhaite également porter témoignage du changement de culture dans les associations, lesquelles commencent à prendre à bras-le-corps la question de la « gestion de la ressource bénévole ». L'expression n'est pas sans susciter quelques grincements de dents chez certains responsables associatifs, qui estiment qu'elle trahit une certaine conception du bénévolat comme don de soi. Pourtant, les associations sont de plus en plus conscientes de la nécessité de mettre en place des procédures de « recrutement » des bénévoles dans un contexte où il n'existe plus de « filières » d'engagement naturelles. Elles tentent de prendre en compte les contraintes de temps, motif le plus fréquemment invoqué pour justifier l'arrêt des activités bénévoles, et, plus généralement, de veiller à l'insertion du bénévole, à sa reconnaissance et à une certaine progression dans son parcours de manière à le fidéliser.

La valorisation financière du bénévolat, qui avait semblé une piste intéressante il y a quelques années, est désormais écartée par les acteurs du monde associatif. Ainsi, les travaux préparatoires de la deuxième conférence de la vie associative ont souligné que les mesures relatives à l'octroi d'avantages financiers sont apparues insuffisamment intéressantes au regard de leur coût élevé et n'ont pas fait consensus. L'octroi d'une année de cotisation de retraite pour dix ans de bénévolat, pourtant séduisant à première vue, a paru décevant, une fois analysé dans ses modalités d'attribution et son impact financier, car il bénéficierait à un nombre très réduit de bénévoles tout en entraînant un coût exorbitant pour l'État. Pour les associations, toute valorisation financière viendrait en contradiction avec la gratuité attachée à cette forme d'engagement.

La valorisation du bénévolat concerne principalement trois axes : la valorisation des compétences des bénévoles, la valorisation comptable du bénévolat et la valorisation de l'image du bénévolat.

Sur les deux premiers aspects, des groupes de travail constitués à l'issue de la deuxième conférence de la vie associative sont à l'ouvrage : l'un se consacre à l'élaboration d'un référentiel commun d'évaluation des compétences des bénévoles inspiré du carnet de vie du bénévole du CNOSF et du passeport bénévole de France Bénévolat ; l'autre s'attache à proposer un guide des bonnes pratiques de valorisation comptable du bénévolat. Quand rendront-ils leurs travaux et quelles sont les premières conclusions qui se dessinent ?

En ce qui concerne la valorisation de l'image des bénévoles, notons, là encore, que d'importants changements sont à l'oeuvre, en particulier du côté des entreprises qui recherchent des candidats nantis d'un capital humain que le système scolaire et universitaire ne transmet pas nécessairement. À l'intérieur de certaines entreprises, qui sont encore pionnières, il faut le reconnaître, le bénévolat est également encouragé sous toutes ses formes, comme chez Sanofi-Aventis, par exemple. En revanche, beaucoup reste à faire pour valoriser l'image du bénévolat auprès des jeunes, comme cela a été souligné à de nombreuses reprises dans le cadre de mes auditions.

Selon la conférence permanente des coordinations associatives, les efforts doivent particulièrement porter sur les plus jeunes et les étudiants. Sans s'engager directement eux-mêmes, les plus jeunes constituent un relais irremplaçable de sensibilisation des parents. Quant aux étudiants, ils peuvent apporter une contribution personnelle à une démarche associative et constituent le vivier des futurs dirigeants associatifs. L'année européenne du volontariat et du bénévolat est une occasion unique pour la société de témoigner sa reconnaissance aux bénévoles et de communiquer sur le sens de cet engagement. Quels seront les temps forts de cet événement dans notre pays ?

Je vous remercie de vos réponses et donne un avis favorable, au nom de la commission des affaires culturelles et de l'éducation, à l'adoption des crédits du programme « Jeunesse et vie associative ». (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

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