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Intervention de Michel Aglietta

Réunion du 8 septembre 2010 à 17h30
Commission d'enquête sur les mécanismes de spéculation affectant le fonctionnement des économies

Michel Aglietta, conseiller au Centre d'études prospectives et d'informations internationales :

C'est la BRI qui a donné l'alerte. Le FMI, qui est hors du jeu sur le plan monétaire, retient de la globalisation que le marché du travail devient plus fluide et que la baisse des coûts salariaux permet de produire davantage. Et force est de constater que la croissance s'accélère, en particulier dans les pays émergents, dans un contexte d'inflation basse.

Ce point me conduit à revenir au rôle des banques centrales. La stabilité financière doit devenir un de leurs objectifs – c'était d'ailleurs le motif de leur création au XIXe siècle. À partir des années 1980, on a pris un virage à 180 degrés en leur assignant pour seul objectif la stabilité des prix au sens strict (c'est-à-dire les prix des biens et services). Les prix des actifs n'étant pas compris dans l'inflation, ils leur échappent.

C'est un problème de doctrine difficile. Jan Tinbergen, prix Nobel d'économie, a démontré que l'on ne pouvait, avec un seul instrument, gérer deux objectifs si ceux-ci ne sont pas parfaitement corrélés. Il faut donc chercher d'autres instruments d'ordre macroprudentiel, permettant le contrôle de l'offre agrégée de crédit. Les banques centrales doivent s'occuper également du volume du crédit en rapport avec les prix d'actifs.

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