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Intervention de Michel Miraillet

Réunion du 13 octobre 2010 à 17h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Michel Miraillet, directeur chargé des affaires stratégiques au ministère de la défense :

Ils s'adressent à nous car ils partagent la perception, qu'avec la crise financière, les deux principaux acteurs du domaine de la défense en Europe ne peuvent plus s'ignorer. Si nous voulons échapper au déclassement stratégique – c'est bien de cela dont il s'agit au moment où la plupart des pays d'Asie augmentent très sensiblement leurs budgets de défense –, nous devons regarder de près ce que nous pouvons faire en commun. La chose n'est pas forcément aisée : il y a encore beaucoup de réticences et de contraintes, mais nous ne pouvons plus nous passer de ce rapprochement pour trouver des sources d'économies et de mutualisation. Si nous voulons rester une nation-cadre et garder notre capacité d'entrer en premier sur un territoire, nous devons travailler ensemble.

Pour revenir aux investissements nucléaires, il s'agit vraiment de la crédibilité de la dissuasion. Vous avez parlé de l'ASMP–A, mais il faut aussi tenir compte de la performance de nos missiles et de leur avenir eu égard aux systèmes de défense dans vingt ou trente ans. Il faut aussi prendre en considération l'importante question de l'invulnérabilité et du suivi des études en cours sur les moyens de détection de nos sous-marins stratégiques, sans oublier les transmissions.

Je partage votre sentiment sur la réduction des crédits amont, qui est totalement imputable à la décision de favoriser les études nucléaires. Mais comme la rareté nous a contraints à des choix, c'est le maintien de notre police d'assurance principale qui l'a emporté, en tout cas pour l'année à venir.

Au sujet de la fusion des études amont, je vous renvoie à la page 54 du PAP : vous y trouverez la décomposition des différents programmes, à la fois en AE et CP.

Je partage votre sentiment : dans le domaine de la surveillance de l'espace, il n'est pas pertinent de placer notre relation avec l'Allemagne sur le même plan que celle avec les États-Unis. On observe d'ailleurs depuis deux ans un resserrement des liens avec ceux-ci.

Il s'agit d'un club très fermé que nous avons pu intégrer grâce au radar de veille GRAVES. Les Américains ont constaté notre capacité et ont mis en avant des propositions de coopération qui nous sont bénéfiques.

Certains autres programmes jouent des rôles similaires, tels que le démonstrateur SPIRALE, dotant notre pays d'une capacité d'alerte avancée qui pourrait se révéler particulièrement intéressante dans le cadre du programme de défense antimissile.

S'agissant de l'idée consistant à confier un programme commun de surveillance de l'espace à l'ESA, je partage votre circonspection. Certaines des capacités de GRAVES n'ont pas nécessairement vocation à être partagées, comme par exemple l'identification de satellites.

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