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Intervention de Claude Goasguen

Réunion du 7 octobre 2010 à 15h00
Immigration intégration et nationalité — Après l'article 75, amendements 44 346

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaClaude Goasguen :

La question de l'AME va être longuement débattue lors de l'examen de la loi de finances. J'ai déposé cet amendement extrêmement important sur un sujet tabou, évoqué à plusieurs reprises par M. le ministre, pour montrer que la France se comporte de manière exceptionnelle dans le domaine médical comme dans celui de la scolarité.

Contrairement à ce que j'ai entendu pendant tout ce débat, il ne s'agit pas de remettre en cause cette exception française. En ce qui concerne l'AME, il s'agit de la réguler pour remédier aux débordements constatés depuis 1998. Nous avons assisté à des débordements financiers, mais aussi à des problèmes d'organisation auxquels Thierry Mariani et moi-même avons essayé de remédier grâce à un article qui a été adopté.

Personnellement, j'aurais préféré que le contrôle soit effectué par les mairies plutôt que par les caisses primaires, qui sont dans l'incapacité matérielle d'exercer un quelconque contrôle.

Le débat resurgira et fera sans doute beaucoup de bruit. Pour être très concis, j'indique qu'il ne s'agit pas supprimer l'AME, mais de lui redonner ses normes initiales, les normes européennes. L'AME doit répondre à l'urgence, aux besoins de vaccination et de prophylaxie, et elle doit être complète pour les enfants. Cependant, elle doit être apportée dans les hôpitaux et dispensaires publics.

Cette réforme nous permettra d'examiner de très près sur le plan financier le fonctionnement de l'AME qui a donné lieu à quelques abus. À un moment où l'on parle beaucoup de niches sociales, fiscales et économiques diverses, il faut être raisonnable. L'AME représente un avantage presque léonin à l'égard de personnes qui sont en situation irrégulière. Au fond, les immigrés en situation irrégulière sont les seules personnes à bénéficier en France d'une couverture maladie universelle à 100 %. D'une part, il y a de quoi dissuader les immigrés de se faire régulariser. D'autre part, c'est un peu curieux, car on demande des efforts à des Français – je n'ose pas dire « de souche » pour ne pas me faire engueuler – en difficulté qui sont en situation régulière. Ceux-là vont subir une augmentation assez considérable – 10 % – de leurs assurances complémentaires tout en regardant, hallucinés, des personnes en situation irrégulière bénéficier de 100 % des prestations dans tous les domaines, sans exception.

Comme d'autres députés, je tenais à soulever cette question, même si je comprends que l'on peut m'opposer l'article 40. Mon objectif est de lancer le débat avant l'examen de la loi de finances.

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