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Intervention de Pierre Veltz

Réunion du 6 octobre 2010 à 10h00
Commission des affaires économiques

Pierre Veltz :

Pour l'établissement public, les défis sont vastes car les difficultés sont nombreuses.

L'interrogation est légitime, qui consiste à se demander quel peut être l'intérêt d'une telle concentration de ressources humaines, techniques et financières à l'heure de la multiplication des réseaux coopératifs. En fait, au cours des années récentes, on a assisté à un double mouvement : celui, spectaculaire, du développement de ces réseaux ; mais aussi celui de la concentration des moyens — en Chine ou aux États-Unis — au sein de grands « hubs » universitaires, lieux cosmopolites qui attirent les cerveaux du monde entier. Sait-on ainsi qu'aux États-Unis, on estime que 45 % des entreprises innovantes comptent parmi leurs membres fondateurs une personne qui n'y est pas née ? Pour la France, la question est donc de savoir si nous jouons ou non cette carte de l'attractivité.

Il est bien clair que l'intention n'est pas de créer une sorte d'isolat, déconnecté des réalités franciliennes. Comme je l'écrivais récemment sur un blog, « Saclay n'est pas une île ! » et le concept de « Silicon Valley », s'il doit être pris comme modèle, le serait plutôt à l'échelle de l'Île-de-France. Le futur pôle de Saclay ne peut se concevoir que comme un élément des écosystèmes francilien et national.

Certains craignent une captation des entreprises et des savoirs situés à proximité du pôle. Je veux dire ici qu'aucune politique volontariste de prospection n'est engagée de notre côté et que nous ne cherchons à « débaucher » personne. Le déménagement de l'Institut des sciences et industries du vivant et de l'environnement (AgroParisTech) résulte d'une décision de regroupement des sites, prise avant que l'opération sur Saclay ne soit lancée. De même, c'est EDF qui a manifesté spontanément son intérêt, car sa direction des Études et recherches souhaitait s'appuyer sur un environnement de haut niveau dans les domaines de la modélisation et des mathématiques appliquées.

La mise en place de l'établissement public ne correspond donc pas à la réalisation d'un projet pharaonique et solitaire, mais bien à la mise en place d'un élément d'un réseau plus vaste — les seuls établissements du CEA à Saclay comptent déjà près de huit mille chercheurs — et inséré dans une logique nationale.

Pour ce qui concerne les relations entre l'établissement public et les collectivités territoriales, il est évident que celles-ci doivent se l'approprier. Neuf de leurs représentants siègent d'ailleurs à son conseil d'administration, aux côtés de représentants de l'État et de la communauté universitaire et scientifique et du monde économique. Au contraire, c'est de leur implication que dépend son succès.

Le contrat de développement territorial signé entre l'État et les collectivités concernées dressera le cadre de leur partenariat dans ce secteur géographique et l'établissement public constituera le support de son développement.

Pour ce qui a trait à la préservation de l'environnement, des terres agricoles et des ressources hydrauliques, je rappelle simplement qu'une surface de 2 300 ha de terres agricoles bénéficie d'une protection législative et que cette disposition devrait mettre les terres à l'abri de tous les projets concurrents.

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