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Intervention de François Brottes

Réunion du 29 septembre 2010 à 16h30
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Brottes :

Le droit à la mobilité est pour nous un droit fondamental de nos concitoyens. D'où l'importance que nous accordons à l'automobile.

PSA envisage de se développer en Asie, notamment en Chine. Or, j'ai le souvenir d'un voyage d'études dans ce pays au cours duquel, avec le président Ollier, nous avions entendu parler de Peugeot au cours de tous nos entretiens, et de manière pas très élogieuse, l'un de vos prédécesseurs ne s'y étant pas illustré par une prestigieuse politique de marketing, ce qui avait pour un temps handicapé, c'est un euphémisme, les partenariats en Asie. Mais ces temps semblent révolus…

Quelle diminution de la facture énergétique escomptez-vous dans les années à venir de l'amélioration de la performance environnementale des véhicules ? La filière considère-t-elle encore comme pertinente une dimension nationale ? Nul ne doute que l'aide que lui a apportée l'État quand elle s'est trouvée en difficulté ait été très positive, mais existe-t-il encore des marges de progrès sur un marché comme vous le dites « mature », c'est-à-dire stagnant, si ce n'est en diminution ?

Vous n'avez rien dit des incidences de la TIPP sur le marché automobile. Sur ce point, comme tant d'autres, l'État est schizophrène, soucieux d'abaisser la facture énergétique du pays, mais aussi de préserver ses ressources, ce qui, s'agissant d'un impôt sur le carburant, est antinomique. Vous n'avez pas non plus évoqué le coût du crédit, qui n'est pas neutre lors de l'achat d'un véhicule, non plus que le coût de l'assurance, qui a fortement augmenté, pouvant aggraver les difficultés du marché. Quel est votre sentiment sur tous ces sujets, importants vu les difficultés de pouvoir d'achat de beaucoup de nos concitoyens ?

Vous avez évoqué diverses composantes de vos coûts de production, notamment par rapport à l'Allemagne. Mais combien paie-t-on au juste d'impôts outre-Rhin ? Tout en regrettant le coût élevé du travail en France, vous n'avez pas déploré que les salariés aient encore les moyens d'acheter des voitures ni que notre politique familiale, dont le coût se répercute nécessairement sur celui du travail, permette à notre natalité d'être plus vigoureuse que celle de l'Allemagne. Ce sont en effet là autant de futurs consommateurs potentiels pour tous les marchés, y compris celui de l'automobile !

Qu'a gagné votre groupe en matière de taxe professionnelle après la réforme de cet impôt ? Vos établissements devaient déjà être plafonnés, si bien que le gain n'a peut-être pas été si important que cela…

Vous avez évoqué les modifications de comportement vis-à-vis de l'automobile. Celles-ci tiennent aussi au fait que les jeunes passent le permis de plus en plus tard, souvent faute de moyens. Pensez-vous que les constructeurs pourraient proposer un service en matière d'apprentissage de la conduite ? Quel est votre avis sur l'auto-partage, qui se développe certes parce que beaucoup d'habitants des grandes villes préfèrent ne pas avoir de voiture à eux, mais aussi parce que certains de nos concitoyens n'ont tout simplement pas les moyens d'en acheter une ?

Enfin, nous avons l'impression que les grands donneurs d'ordre n'ont pas tout à fait joué le jeu vis-à-vis des équipementiers lorsqu'ils ont bénéficié du soutien de l'État. Beaucoup de ceux-ci ont délocalisé leur production, y compris durant la période au cours de laquelle un pacte avait été signé. Il y a eu une véritable hécatombe, je l'ai constaté dans ma circonscription. Tous les équipementiers nous ont alors dit que Renault et PSA leur mettaient une pression telle qu'ils ne pouvaient faire autrement que de partir fabriquer dans les pays à bas coût. Qu'en pensez-vous ?

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