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Intervention de François Bayrou

Réunion du 10 septembre 2010 à 15h00
Réforme des retraites — Article 6

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Bayrou :

Et je dis à ceux qui l'applaudissaient avec enthousiasme, qu'elle aurait été bien inspirée de se renseigner auprès de ceux qui connaissaient bien François Furet, et qui ont bien connu et aimé l'évolution de sa pensée.

Puisque nous sommes là uniquement dans le domaine des intuitions, je voudrais vous donner lecture du dernier article de François Furet, paru dans Le Débat la veille de sa mort. Il est mort d'un accident cérébral en jouant au tennis, comme vous le savez, et voici ce qu'il écrivait dans l'article publié dans le numéro que Le Débat a publiéen hommage à son oeuvre. Il y parlait des élections de 1997, et du chômage, qui avait servi de thème à cette élection :

« Comme le remède en ce domaine passe avant tout par une diminution du coût du travail, et donc par un allégement des dépenses sociales, cette voie n'est pas facile à mettre en oeuvre ni même à proposer, tant la protection sociale est devenue un tabou dans l'opinion, sans parler des multiples intérêts organisés autour du maintien du statu quo. De ce fait, la droite n'a pas dit grand-chose, de peur de déplaire, » – c'est la phrase que citait Pierre Méhaignerie – « et la gauche a proposé de fausses solutions, pour plaire […].

« Ces craintes, jointes à celles que provoquait l'indispensable réforme de la sécurité sociale entreprise par Juppé, avaient soudain formé comme un sentiment national […] loin d'ouvrir l'histoire nationale sur l'avenir, elles en sont la crispation parodique. Elles ont la tristesse des utopies mortes, dont elles rejouent la partition sans y croire. Elles forment l'héritage naturel et mélancolique du mensonge mitterrandien. »

Voilà ce que François Furet écrivait ; ce sont les dernières lignes qu'il a écrites avant de mourir, ce qui devrait donner une indication sur son vote à Mme Marisol Touraine.

C'était la seconde rectification : cela arrive à tout le monde de dire des bêtises.

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