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Intervention de Michel Issindou

Réunion du 10 septembre 2010 à 9h30
Réforme des retraites — Article 5

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Issindou :

La situation des petits retraités n'était pas au centre de ses préoccupations.

Vous défendez avec conviction l'âge légal de départ à la retraite à soixante-deux ans. Vous répétez à l'envi qu'il n'existe pas d'autres solutions.

Mais je vais citer les propos de M. Dord qui rappelait hier soir que nous avions beaucoup travaillé en commission et qu'il y avait eu 37 ou 38 auditions. Certains experts nous ont certes indiqué que soixante-deux ans était la solution la plus rapide et la plus efficace financièrement. Mais ils ont également déclaré que, dans une réforme paramétrique, on pouvait agir également sur les autres leviers : l'allongement de la durée de cotisations, les annuités, les recettes nouvelles à trouver. Personne n'a dit : « C'est soixante-deux ans ou rien ou votre réforme échouera. » Dominique Dord a interprété ce qu'il avait entendu et pris ses désirs pour des réalités. Nous n'avons pas entendu les mêmes propos. Le choix qui a été fait est celui de la majorité.

Nous souhaitons garder, je le répète comme beaucoup d'autres parlementaires l'âge légal de départ à la retraite à soixante ans. Il ne s'agit pas d'un symbole, comme nous l'avons entendu. Nous sommes fiers de ce que nous avons fait en 1981, mais les symboles durent ce que durent les symboles. Pour nous, c'est une question de justice par rapport à ceux que nous voulons protéger – ce ne sont pas les mêmes que vous –, et non de symbole.

Vous nous obligez à nous en tenir à ce choix car votre réforme ne tient pas compte de la pénibilité du travail. Vous avez classé cela dans la catégorie incapacité- invalidité, mais ces mesures existaient déjà. Des salariés peuvent déjà être arrêtés pour ces raisons-là. Vous n'avez rien inventé. S'agissant des carrières longues – c'est mathématique, pourquoi le contester ? –, quelqu'un qui a commencé à travailler à dix-huit ans atteindra donc quarante-quatre annuités à soixante-deux ans. Là encore, vous n'avez apporté aucune amélioration : vous avez même détérioré la situation.

En ce qui concerne le choix de vie, la retraite peut être également un moment où l'on se donne du temps pour faire autre chose. On peut choisir de s'arrêter de travailler pour des raisons parfaitement avouables. Sinon, il faut dire clairement que les gens qui sont à la retraite n'existent plus dans notre société et que l'on passe directement du travail à la maison de retraite. Qu'il n'y a plus de vie après le travail.

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