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Intervention de Éric Woerth

Réunion du 9 septembre 2010 à 15h00
Réforme des retraites — Après l'article 1er, amendements 53 166 705 492

Éric Woerth, ministre du travail, de la solidarité et de la fonction publique :

Le sujet est évidemment très complexe, très difficile. Le Gouvernement et moi-même partageons l'opinion selon laquelle il faut continuer à y réfléchir. Ne pas le faire serait d'ailleurs une erreur. D'autres systèmes existent, dans d'autres pays, dont les identités, les cultures et les habitudes sociales respectives ont justifié des adaptations.

Il faut donc évidemment continuer à y réfléchir, et je sais, monsieur Préel, que vous défendez cette idée depuis longtemps. Au contraire d'un système caractérisé par trente-huit caisses, un régime universel dans lequel tous les salariés, indépendants, paysans et professions libérales seraient soumis à des règles communes serait évidemment plus simple.

Le Gouvernement partage d'ailleurs ce souci de convergence. Il a ainsi inscrit de la convergence çà et là dans le projet de loi : entre public et privé, entre régimes.

Cependant, ce texte répond à un besoin urgent de réforme d'un régime dont, à cause de la crise, les déficits ont pris vingt ans d'avance en termes de pourcentage du PIB. C'est d'ailleurs pour cela que j'ai parlé de la crise ce matin ; il n'y a pas de nouveauté dans mon propos et cela figure même dans l'exposé des motifs de la loi. Il fallait agir, dans le cadre du système qui est aujourd'hui le nôtre, en modifiant son fonctionnement, en l'améliorant, en protégeant les retraites à venir des Français.

On doit évidemment continuer à réfléchir, et le Gouvernement ne ferme pas la porte à la réflexion. Cela dit, intégrer ce que vous proposez au texte examiné aujourd'hui, en prévoyant quasiment la mise en oeuvre, pour reprendre les termes souvent employés, d'un tel changement de système reviendrait tout simplement à fragiliser la réforme que nous examinons, à la rendre moins compréhensible des Français, alors qu'un sujet aussi compliqué et aussi sensible – chacun se dit : « ma retraite », « la retraite de mes enfants » – nécessite beaucoup de pédagogie. Il importe hautement de pouvoir répondre clairement aux questions posées, sans compliquer les choses, en envisageant la possibilité d'autres systèmes. Si nous le faisions, nous inspirerions davantage d'inquiétude que de confiance.

Cela dit, nous – le Conseil d'orientation des retraites, le comité de pilotage, le Gouvernement, le Parlement – devons évidemment continuer à réfléchir à ce sujet, indépendamment de ce texte.

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