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Intervention de Martine Billard

Réunion du 7 septembre 2010 à 21h30
Réforme des retraites — Motion de renvoi en commission

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMartine Billard :

…, mobilisation qui a reçu un soutien massif des Français, la réponse du Gouvernement est, comme d'habitude, le mépris ! Mépris à l'égard des syndicats, qui attendent toujours que le Gouvernement fasse des propositions. Mépris à l'égard des travailleurs, notamment des travailleurs en grève : j'ai trouvé assez choquant, monsieur le ministre, que vous ayez osé dire, à la séance de questions au Gouvernement de cet après-midi, qu'il y avait d'un côté les travailleurs qui faisaient grève et de l'autre ceux qui, par conscience professionnelle, ne le faisaient pas. Monsieur le ministre, si certains travailleurs ne font pas grève, c'est qu'ils ont peur de perdre leur emploi. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Mais beaucoup d'entre eux se sont rendus à la manifestation après leur temps de travail. (Applaudissements sur les bancs du groupe GDR.)

Mépris ensuite à l'égard des femmes ; nous y reviendrons au cours du débat.

Mépris enfin à l'égard du Parlement. Comment imaginer que, sur un tel enjeu de société, il soit proposé une seule lecture, cinquante heures de débat seulement ? Comment imaginer qu'une réunion en vertu de l'article 88 ait été bouclée en quarante minutes ? On prétend que c'est la tradition de l'article 88. Or la commission qui s'est réunie cet après-midi a engagé, par le biais d'amendements acceptés par le Gouvernement, le démantèlement de la médecine du travail et l'extension de l'épargne retraite et donc de la retraite par capitalisation.

Monsieur le président de la commission, les prestations sociales ont augmenté en France parce que, tout simplement, nous sommes un des rares pays d'Europe où la population continue d'augmenter ; c'est la grande différence avec l'Allemagne. En outre, il y a la crise, cette crise dont ne sont pas responsables les travailleurs, mais bien plutôt ceux qui ont spéculé avec l'argent dont ils ont disposé grâce à vos exonérations fiscales.

Après la mobilisation d'aujourd'hui, la question n'est plus de prévoir des aménagements à la marge : c'est celle de changements au fond, monsieur le ministre, comme vous y a invité tout à l'heure Bernard Thibault à la télévision.

Madame Rosso-Debord, le monde, certes, a changé depuis 1945. C'est à cette époque que le programme du Conseil national de la Résistance a permis toutes les avancées sociales dont notre peuple est si content de profiter. Et ce sont vos maîtres à penser, avec Denis Kessler, (Exclamations sur les bancs des groupes UMP et NC) qui veulent aujourd'hui casser ces avancées, prendre leur revanche sur elles ! (Applaudissements sur les bancs du groupe GDR.)

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