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Intervention de Alain Vidalies

Réunion du 21 juillet 2010 à 9h30
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlain Vidalies :

La question posée par cet amendement et par l'amendement AS 230 est celle de l'horizon de la réforme. Sur ce point, le débat politique et médiatique n'a pas eu lieu de façon acceptable : on se souvient des gros titres sur les perspectives en 2050, sur les milliards d'euros de déficit et sur la faillite généralisée du système. Pourtant, monsieur le ministre, lors de votre rencontre avec les responsables du Parti socialiste, vous n'étiez pas en mesure de préciser l'horizon de la réforme, tout en admettant que son contenu ne pourrait être le même selon que l'échéance serait 2050, 2030 ou un terme plus court. Nous avons donc été surpris qu'un projet de loi, comprenant des mesures systémiques comme l'allongement de la durée de cotisation, limite son horizon à l'année 2018.

Comparons avec ce que disait, en 2003, M. Fillon à la tribune de l'Assemblée : « Nous proposons d'assurer l'équilibre du régime général par une augmentation des cotisations à partir de 2008 et jusqu'en 2020. » Il ajoutait que les recettes disponibles étaient largement supérieures aux milliards nécessaires, avant de conclure que la réforme permettrait de couvrir l'intégralité des déficits de nos régimes tels qu'ils étaient alors prévus, et ce jusqu'en 2020. Quelques années plus tard, on comprend que, loin de proposer une réforme sur les retraites, on nous fait payer le prix de la crise.

Il y a deux sortes de Français : ceux qui se sentent concernés par la réforme en cours, et les plus jeunes, ceux de 20 ou 30 ans, pour qui la retraite n'est pas une préoccupation immédiate. Or on peut craindre une crise de confiance dans cette dernière catégorie si le système de retraite est de nature à subir, dans une période aussi courte – six ans –, des changements aussi importants que l'allongement de la durée de cotisation. Il en résulte une incertitude, non seulement sur la sincérité du discours politique, mais aussi sur la viabilité du système, de nature à perturber les jeunes générations.

À lire certaines propositions, nous en venons à douter que tous les membres de la majorité soient aussi attachés qu'ils le prétendent au système par répartition. Or, le fait d'annoncer en permanence des réformes portant sur des paramètres fondamentaux est justement une façon de le fragiliser – avant de prendre prétexte de cette fragilité pour préconiser la capitalisation.

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