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Intervention de Alexandre Pissas

Réunion du 2 avril 2009 à 11h00
Mission d’évaluation et de contrôle de la commission des finances

Alexandre Pissas, président du conseil d'administration du service départemental d'incendie et de secours, SDIS du Gard :

Même si je me réjouis de la volonté de madame la directrice de mettre fin au concept de carence ambulancière, je ne partage pas son analyse sur tous les points. Les conventions tripartites existant dans un grand nombre de départements ne sont pas mises en oeuvre parce que c'est systématiquement le 15 qui décide de requalifier ou non. Cette question doit être réglée.

Je n'ai aucune hostilité à l'encontre des ambulances privées. Mais chacun sait que la nuit, les week-ends et les jours fériés, c'est le 18 qu'on appelle.

À la question de la véritable définition de l'urgence, une réponse a été amorcée il y a quelques années : l'urgence, c'est l'urgence ressentie. C'est pour cela que nos services d'urgence sont bondés, quoi qu'on fasse en termes de médecine de ville.

J'ai bien compris que l'astreinte des SDIS en elle-même ne doit pas être prise en considération : les pompiers sont en permanence prêts à partir. En revanche, dès lors que l'on mobilise, par exemple, trois pompiers et un véhicule radio médicalisé, le tarif de 105 euros est une misère.

Les parlementaires évoquent la dérive des financements des SDIS en mettant en regard une hausse de 8 % des interventions et de 48 % des dépenses. Mais il faut aussi tenir compte du retard immense des SDIS au moment de la départementalisation. En Allemagne, en Grande-Bretagne, en Autriche, les missions des pompiers sont beaucoup plus restreintes et les dérives financières bien plus importantes. N'oublions pas enfin l'érosion monétaire intervenue depuis 1996.

J'ai été président du centre de coordination de la lutte contre les infections nosocomiales de mon établissement. Des charges sont sans cesse ajoutées pour la qualité des soins et du secours à personne. Ce sont des contraintes de plus en plus difficiles à assumer.

Pour moi, tout ce que l'on peut honnêtement déplorer dans ce référentiel, c'est que les deux ministères dont dépendent le 15 et le 18 n'aient pas associé les financeurs que sont les départements et les communes : les collectivités locales demeureront réticentes tant que l'ADF et l'AMF ne seront pas associées étroitement à la discussion.

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