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Intervention de Abdelouhab Boukouraych

Réunion du 4 mars 2010 à 9h00
Mission d’évaluation et de contrôle de la commission des finances

Abdelouhab Boukouraych, administrateur national de la Fédération des conseils de parents d'élèves des écoles publiques, FCPE :

En réponse à votre question, Monsieur le rapporteur, je pense que le temps des réflexions a assez duré et qu'il faut maintenant agir. Existe-t-il une réelle volonté politique de donner à l'AEFE les moyens nécessaires ? Avec ceux qui lui sont alloués aujourd'hui, l'Agence ne peut plus assumer ses missions.

Les frais d'écolage atteignent des sommets tels que beaucoup de familles ont déjà retiré, ou s'apprêtent à le faire, leurs enfants des établissements français pour des raisons financières. La loi du 6 juillet 1990 a assigné une double mission à l'Agence, celle d'offrir un enseignement aux enfants des Français expatriés, mais aussi à ceux des nationaux du pays d'accueil. On s'oriente malheureusement vers un système où le fardeau du financement serait supporté par les étrangers, vu le poids des bourses et de la PEC. Est-ce cela que l'on veut ?

La FCPE a toujours revendiqué pour les établissements où elle est présente, c'est-à-dire seulement ceux qui sont en gestion directe, la continuité du service public qui s'inscrit dans le droit fil de la politique de la France de défendre le français face à ce qu'il faut bien appeler l'« agression » de l'anglais. Or nous avons l'impression que l'enseignement français à l'étranger ne navigue plus aujourd'hui qu'avec pour seule boussole les considérations financières. La seule question qui semble importer est de trouver une manière d'équilibrer les budgets, tout le reste étant renvoyé au rang de questions accessoires.

S'agissant de la distinction entre enseignement français étranger et enseignement du français à l'étranger, permettez-moi de faire observer que, lorsque j'étais lycéen au Maroc, cinq de mes sept professeurs étaient français. Pourquoi a-t-on abandonné cette politique ? Pourquoi ne s'implante-t-on plus dans les établissements des pays étrangers ? L'enseignement du français est une question clé si la France demeure attachée à la présence et à l'influence internationales qui l'ont si longtemps caractérisée. Elle ne peut pas sacrifier ce rayonnement pour des raisons budgétaires. Or, comme en atteste, hélas, l'évolution de la part du budget de l'AEFE dans le budget général de l'État, on ne veut plus financer l'enseignement français à l'étranger.

J'ajoute que la FCPE a toujours souhaité que l'AEFE soit placée sous la double tutelle du ministère de l'Éducation nationale et du ministère des Affaires étrangères.

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