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Intervention de Denis Jacquat

Réunion du 11 mars 2010 à 9h00
Mission d’évaluation et de contrôle de la commission des finances

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDenis Jacquat :

Nous pouvons nous prévaloir, je crois, d'une certaine excellence quelle que soit la taille des établissements. Celle-ci, en revanche, dépend des ressources locales et l'Alliance française d'Oulan Bator, par exemple, ne saurait bien sûr rivaliser avec celle de New York en termes d'installations et d'activités. Notre réseau regroupe 910 Alliances françaises, soit autant que le Goethe Institut, le British Council, la Sociétà Dante Alighieri et les Instituts français réunis : à côté de nos grandes Alliances, nos prédécesseurs ont volontiers « allumé des petites lumières au fond de la pampa », créant ainsi des relais très nombreux qu'apprécient les ambassadeurs… Cette politique se défendait mais, aujourd'hui, le monde ayant évolué, tout en nous appuyant sur ce maillage exceptionnel, nous devons rechercher un peu plus d'homogénéité, sachant que nous ne pourrons jamais proposer les mêmes offres à Paris et à Tucumán ou Bangui.

Une fois n'est pas coutume, je veux rendre hommage à la Cour des comptes. Son rapport, dense et complet, nous est très utile s'agissant des besoins d'évaluation, de nos rapports avec le ministère des Affaires étrangères, ou encore de la façon dont l'activité de chaque Alliance doit s'articuler avec l'action de l'ambassade. Ses conclusions poussent dans le sens où nous voulions aller sans toujours oser le dire : celui d'une professionnalisation accrue des établissements et d'une clarification du réseau dans sa relation avec les pouvoirs diplomatiques.

Entre une gestion « de marque » – qui imposerait une labellisation soumise à des procédures de contrôle très strictes – et une attitude plus laxiste – qui laisserait le réseau s'étendre de façon spontanée –, nous devons trouver un point d'équilibre. L'enseignement de la langue et de la culture françaises n'est pas un produit répondant à des critères de productivité ou de qualité ; il est le fruit d'un élan international, porté par des bénévoles courageux, que nous nous devons de soutenir.

En tout état de cause, la Fondation n'est pas en mesure d'employer suffisamment de cadres pour procéder à une évaluation sérieuse d'un réseau mondial très dense. Mais nous sommes épaulés par l'inspection générale du ministère des Affaires étrangères, qui inclut dans l'évaluation des postes celle des Alliances locales, et par nos quelque quarante délégués généraux, chargés dans chaque pays de suivre l'activité des Alliances, de former et d'aider les personnels, et qui nous remettent des rapports annuels. En outre, dans la suite du rapport de la Cour des comptes, nous avons conçu avec le ministère des Affaires étrangères une « démarche qualité ». La gestion des Alliances, leur gouvernance, leur offre de cours sont évaluées selon des critères distribués en trois catégories : recommandé, très recommandé, obligatoire. Avec l'aide du Centre international d'études pédagogiques de Sèvres, nous accompagnerons chaque année une quinzaine d'établissements dans leur auto-évaluation. Les Alliances, quelle que soit leur taille, devront satisfaire aux critères obligatoires et s'efforcer, en fonction de leurs moyens et de leur importance, de tendre vers les autres objectifs. Cette démarche souple, qui encourage les établissements à progresser plutôt qu'elle ne les sanctionne, nous paraît concilier l'exigence de qualité et l'esprit du bénévolat.

Du point de vue financier, il est certain que nous avons dû revoir à la baisse nos ambitions, la levée de fonds n'ayant permis jusqu'ici de réunir que 5,5 millions d'euros au lieu des 22 millions escomptés. Nous sommes cependant sur une pente ascensionnelle. Le produit de ces 5,5 millions d'euros nous a permis de multiplier par deux les aides ponctuelles aux Alliances de l'étranger entre 2008 et 2009. Nous y consacrons aujourd'hui 150 000 euros, ce qui représente des interventions directes d'un montant compris pour chacune entre 5 000 et 10 000 euros. Le colloque international que nous organisons chaque année prend de l'ampleur, grâce à nos partenaires et au mécénat d'entreprise. Dans le cadre d'un projet « Alliances vertes », nous cherchons de nouveaux soutiens pour inciter les Alliances françaises qui souhaiteraient effectuer des travaux de rénovation ou de construction à le faire en respectant des critères environnementaux.

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