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Intervention de Serge Letchimy

Réunion du 30 juin 2010 à 15h00
Questions au gouvernement — Football et racisme

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSerge Letchimy :

Monsieur le Premier ministre, concernant les récents déboires de l'équipe de France de football, je crois utile de rappeler quelques principes fondamentaux pour ne laisser aucune place à la banalisation du racisme.

Chacun a pu constater qu'un inquiétant philosophe, des chroniqueurs, des responsables politiques, mettaient l'accent sur le fait que ces sportifs trop blacks, trop arabes ou trop musulmans, issus de surcroît de la banlieue ou des pays d'outre-mer, seraient foncièrement de la racaille, des caïds, des individus irrespectueux des valeurs et des règles. C'est une perspective rétrograde, scandaleuse et dangereuse ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

Nous aurions pu ignorer ces outrances. Mais l'histoire nous a enseigné que, concernant le racisme, l'attentat trouve souvent son assise dans ce type de signifiances. C'est précisément ce manque de vigilance que dénonce le Conseil de l'Europe dans son rapport du 15 juin dernier sur la persistance des discriminations raciales en France.

Monsieur le Premier ministre, aucune voix officielle ne s'est élevée pour rappeler tout ce beau monde à la décence et dire : stop à l'ethnicisation du débat public ! La représentation nationale ne peut être complice de telles dérives dont les conséquences sociales ne sont pas mesurables. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

Quant à la banlieue, elle a produit suffisamment de personnalités précieuses pour cesser de stigmatiser ceux qui y ont grandi.

On peut comprendre les amertumes, mais c'est justement dans l'épreuve, dans l'infortune, qu'il faut rappeler avec force que la République ne fonde aucune de ses valeurs sur la pureté raciale.

Alors, monsieur le Premier ministre, quelles dispositions envisagez-vous de prendre pour que la diversité, qui fait la richesse de la France, ne soit plus désignée, à l'instar du plus méprisable des discours d'extrême-droite, comme étant un des facteurs, voire la cause même de sa déchéance ? (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR.)

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