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Intervention de Marisol Touraine

Réunion du 15 juin 2010 à 15h00
Questions au gouvernement — Réforme des retraites

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarisol Touraine :

Ma question s'adresse à M. le ministre du travail, de la solidarité et de la fonction publique.

Monsieur le ministre, quand on refuse de répondre aux propositions socialistes sur le fond et que l'on n'a que l'invective à manier (« Eh oui ! » sur les bancs du groupe SRC. – Protestations sur les bancs du groupe UMP), quand on appartient à une majorité dont le Président de la République peut, sans se préoccuper de l'effet que cela produit, s'asseoir sur les engagements pris pendant la campagne présidentielle alors qu'il avait déclaré qu'il ne reviendrait pas sur la retraite à soixante ans parce qu'il n'avait pas reçu mandat pour cela (« Eh oui ! » sur les bancs du groupe SRC), on est mal placé, appartenant à une telle majorité, pour donner des leçons de démocratie à l'opposition. (Vifs applaudissements sur les bancs du groupe SRC et sur plusieurs bancs du groupe GDR.) Monsieur le ministre, lorsque vous accepterez de discuter au fond de nos propositions (Vives exclamations sur les bancs du groupe UMP), cela voudra dire que vous aurez accepté de revenir sur le bouclier fiscal, ce que vous n'acceptez pas pour le moment.

Dès lors, nous ne sommes pas prêts à entendre les leçons que vous prétendez nous donner, pas plus qu'à entendre celles de l'UMP qui, ce week-end, nous a expliqué qu'il fallait faire preuve de courage. (« La question ! » sur de nombreux bancs du groupe UMP.) Qu'est-ce que le courage pour vous ? Consiste-il à demander à des gens qui ont commencé à travailler à dix-sept, dix-huit ou vingt ans de continuer au-delà de soixante ans ? (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et sur plusieurs bancs du groupe GDR.) Le courage, pour vous, est-ce demander à des femmes qui ont subi le temps partiel et qui n'ont pas de carrière complète de travailler jusqu'à soixante-huit, soixante-neuf, soixante-dix ans ? (Mêmes mouvements.)

Monsieur le ministre, nous, nous n'avons pas la même conception du courage. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Ce ne sont pas quelques petits prélèvements alibis qui permettront de faire passer votre réforme car elle est injuste et ne prépare pas l'avenir. La seule solution, c'est d'engager une discussion sérieuse sur de véritables prélèvements du capital. Aurez-vous l'audace de dire aux Français que demain leur retraite sera maintenue alors que votre réforme est en train d'en saper les fondements ?

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