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Intervention de élisabeth Tissier-Desbordes

Réunion du 9 juin 2010 à 9h45
Commission des affaires sociales

élisabeth Tissier-Desbordes, directeur des affaires sociales de la CGPME :

On peut comparer ce troisième étage dont nous parlons au dispositif Préfon qui existe dans la fonction publique.

Aujourd'hui, les plus petites entreprises ont très peu recours au plan d'épargne pour la retraite collective, qu'elles jugent trop complexe.

Quant à l'âge de 55 ans retenu pour informer les salariés sur le niveau attendu de leur retraite, il me semble un peu tardif : les salariés n'ont plus, à cet âge, la possibilité de trouver véritablement les moyens de l'améliorer. Il faut procéder à cette information bien plus tôt, même si l'on y perd en fiabilité de la prévision. J'ajoute que la retraite doit rester un choix personnel et qu'il ne peut être naturellement question d'incorporer l'épargne personnelle aux perspectives financières en matière de retraite : cette épargne constitue un revenu supplémentaire, qui vient, le cas échéant, s'ajouter à la retraite complémentaire.

S'agissant d'une éventuelle réforme en vue de l'adoption d'un système par points, il me semble que le moment n'est pas venu. Certaines réformes doivent se faire à froid. De telles modifications seraient aujourd'hui anxiogènes ; il est préférable d'attendre deux ou trois années, et ensuite de prendre le temps de bien expliquer les principaux enjeux.

La question des recettes est d'autant plus complexe que, le taux des prélèvements obligatoires étant déjà considérable en France, il est délicat d'augmenter le niveau des cotisations à la charge des entreprises. Dans un contexte économique de concurrence lourde, il en va de la compétitivité des petites et moyennes entreprises. Nous ne souhaitons pas toucher à cela.

En revanche, les propositions qui visent à promouvoir l'emploi des seniors doivent être examinées avec attention. Nous devons être vigilants et adopter une attitude plus citoyenne sur ce sujet. Nous-mêmes envisageons certaines pistes : le développement du tutorat ; l'accompagnement des chefs d'entreprise non seulement au maintien en emploi, mais aussi à l'embauche des seniors : cela passe notamment par l'apprentissage de nouvelles modalités de recrutement, voire la mise en oeuvre de ce qui pourrait être une forme de contrat initiative-embauche pour les seniors ; l'encouragement aux sorties progressives du marché du travail, dites « en sifflet ».

Il faut naturellement aussi favoriser l'emploi des jeunes, et je dirais même l'emploi tout court, tant il est vrai qu'on ne peut segmenter tel ou tel public.

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