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Intervention de général d'armée aérienne Stéphane Abrial

Réunion du 26 mai 2010 à 10h15
Commission de la défense nationale et des forces armées

général d'armée aérienne Stéphane Abrial :

S'agissant de nos moyens, nous sommes partis de l'existant et occupons une partie des locaux précédemment occupés par le commandant américain. Nous sommes colocalisés de fait, mais cela correspond bien à ce que souhaitaient les nations.

Il existe certainement un déséquilibre entre les moyens du commandement américain, qui rassemble effectivement près de 6 000 hommes, et les nôtres. Cette disproportion est sensible et elle rappelle celle qui existe dans nos relations avec l'AED, qui ne compte que 100 personnes.

Les relations entre les deux commandements présents à Norfolk sont bonnes. Je note une véritable volonté américaine de comprendre la sensibilité européenne. Nous travaillons main dans la main, et les Américains nous donnent accès à beaucoup de leurs travaux. Nous en tirons des éléments utiles pour l'Alliance. Et ce, en grande partie grâce à cette colocalisation, sans laquelle nous serions nettement moins efficaces. De leur côté, les Américains voient leurs productions diffusées, tout en bénéficiant d'échanges. Ils portent en particulier un intérêt marqué pour notre culture multilatérale.

D'une façon générale, je dispose de moyens suffisants pour mener à bien ma mission, même si je n'ai pas d'avion pour me déplacer comme mes homologues américains.

En ce qui concerne les perspectives industrielles, il m'est difficile de répondre à votre question dans la mesure où nous ne sommes pas une agence d'acquisition. Nous sommes au contraire une force de proposition d'actions et veillons à conseiller les nations pour qu'elles effectuent des choix pertinents et réalistes. À cet égard, la crise peut être un moteur de transformation.

S'agissant des questions de souveraineté, je crois que notre pays ne s'est pas lié les mains en rejoignant les structures de commandement intégré de l'Alliance. Je rappelle que l'OTAN dispose de peu de forces en propre : la quasi-totalité des effectifs qu'elle peut mobiliser sont des troupes nationales et seuls quelques rares équipements lui appartiennent, tels que les systèmes de détection et de commandement aéroportés, dits « Awacs ». Quant aux moyens de transport stratégiques, ils relèvent d'une initiative multilatérale « logée » au sein de l'organisation.

Surtout, notre pays a gagné en capacité d'influence : nous sommes pleinement dans l'Alliance, tenons la plume et formulons nos propositions. Et il revient à nos interlocuteurs de trouver d'éventuels arguments pour les contredire.

En ce qui concerne la place de l'industrie européenne sur le marché militaire américain, je ne pense pas que les États-Unis seront plus bienveillants qu'hier. Mais je constate des inflexions positives dans les déclarations publiques américaines pour travailler ensemble sur le terrain. Cela changera-t-il pour autant leur attitude vis-à-vis de l'industrie européenne ? In fine, je ne suis pas loin de partager votre scepticisme.

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