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Intervention de René Couanau

Réunion du 19 mai 2010 à 10h00
Commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRené Couanau :

S'agissant de l'éducation, monsieur le président Attali, vous avez formulé la contradiction à laquelle nous sommes confrontés. Vous avez dit en effet que notre école primaire était en régression, tout en classant dans les atouts de notre pays un des systèmes éducatifs les meilleurs d'Europe, sinon du monde. En tant que facteur de croissance, notre système éducatif continue à être performant. Sur le plan de la justice sociale en revanche, notre école primaire est un de nos plus grands handicaps, et l'un des plus grands échecs de ces trente dernières années, puisque ce sont toujours les mêmes élèves, venant des mêmes milieux, qui s'y retrouvent en situation d'échec. À terme, cela constitue également un frein à la croissance, en rendant impossible l'adaptation et la mobilité professionnelles. Quelles solutions envisagez-vous ?

Il faut ajouter à cela la baisse du niveau général des compétences acquises à la fin des études secondaires, à cause, soit d'un excès de spécialisation, soit d'une dispersion dans l'acquisition des connaissances. Comment recentrer l'éducation sur des objectifs plus précis et l'inscrire dans un cycle général de formation, incluant la formation continue des adultes ?

Par ailleurs, au moment où nous examinons la loi sur les collectivités locales, dont vous nous dites qu'elle est très éloignée de vos préconisations en la matière, j'aimerais que vous nous indiquiez quelle est votre conception de l'organisation territoriale de la République. Privilégiez-vous l'efficacité par le regroupement, ou reconnaissez-vous l'importance de la proximité et du lien social ? Faudrait-il sans tarder faire une croix sur l'ensemble des communes de France, au bénéfice de métropoles et de grandes communautés urbaines, et supprimer les départements pour ne laisser subsister que les régions ? Une telle réforme contribuerait peut-être à l'efficacité économique, mais au prix de graves dégâts sociaux.

Je crois, contrairement à vous, qu'il est urgent de modifier la loi LME, les risques attachés à son application s'aggravant avec le temps, comme le montrent la multiplication des grandes surfaces et la dégradation subséquente des rapports liant producteurs et distributeurs, toujours au détriment du consommateur et de l'économie.

Si vous pouviez seulement convaincre le monde politique et le monde économique que l'effort doit principalement porter sur le premier degré d'enseignement, ce serait au bénéfice, non seulement de la croissance, mais aussi de la justice sociale.

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