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Intervention de François Pupponi

Réunion du 19 mai 2010 à 15h00
Débat sur la politique de la ville

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Pupponi :

Mensonges, en effet. Nous venons de recevoir les notifications du fonds SRIF : il a baissé par rapport à 2009 ! Mensonges, car on nous avait assuré, la main sur le coeur, à cette même tribune, que les dotations ne baisseraient pas en 2010, et elles ont baissé ! On nous a dit de ne pas nous inquiéter, que, le 1er juin, nous nous reverrions ici, dans cet hémicycle, pour la « clause de revoyure », et que l'on nous proposerait enfin une grande réforme de la péréquation du bloc communal – car la péréquation a été faite pour les régions et les départements dans le cadre de réforme de la taxe professionnelle, mais elle n'a pas été faite pour le bloc communal. On nous avait donc donné rendez-vous au 1er juin : nous sommes le 19 mai et pas l'ombre d'un texte ne nous a été proposé pour que nous puissions discuter de ce sujet crucial.

De nombreuses communes sont aujourd'hui dans l'incapacité de boucler leur budget, et ce sera pire en 2011. Madame la secrétaire d'État, quand allez-vous enfin mettre en oeuvre la grande et indispensable réforme de la péréquation ? Vous avez raison de vous attaquer à la réforme de la zone prioritaire, mais elle n'aura aucune utilité si les communes de ces quartiers, qui n'auront plus les moyens de faire vivre les services publics locaux, ferment des crèches, des clubs de sport, des équipements culturels. La réforme de la géographie prioritaire n'aura aucun effet si ces communes ne sont pas en mesure de l'accompagner. Et vous ne pouvez pas faire la réforme de la géographie prioritaire sans faire en même temps celle de la péréquation. Ces communes ne sont plus en mesure de faire face aux besoins des populations concernées, elles ne seront pas en mesure de faire fonctionner les équipements financés par l'ANRU.

Pour terminer, je suis inquiet sur la capacité de votre Gouvernement à mettre cette réforme en oeuvre, tant je suis choqué de voir le Président de la République ne venir en banlieue que pour nous parler des délinquants et de la racaille. Il n'y a pas que des délinquants dans ces quartiers. Oui, il y en a, qu'il faut sanctionner, mais il y a aussi d'honnêtes citoyens qui travaillent tous les jours et qui essaient de donner un avenir à leurs enfants, qui essaient de faire en sorte d'être de dignes citoyens de la République française. Qu'enfin le Président de la République vienne en banlieue, qu'il s'adresse à ces populations, qu'il leur parle d'espoir, qu'il leur donne la possibilité de vivre dignement dans ces quartiers, et peut-être reprendrai-je espoir dans votre capacité à mettre en oeuvre cette politique, mais, aujourd'hui, j'en doute. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR.)

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