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Intervention de François Asensi

Réunion du 19 mai 2010 à 15h00
Débat sur la politique de la ville

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Asensi :

Cet investissement urbanistique massif ne peut aller sans des crédits équivalents pour le volet social. Les habitants ne comprennent pas que l'argent soit disponible pour le bâti, mais que les caisses soient vides, ou quasiment vides, pour aider les populations et les associations.

Madame la secrétaire d'État, je partage l'impatience dont vous avez fait part au Premier ministre, même si je ne partage pas vos propositions de réforme de la politique de la ville. Incontestablement, la géographie prioritaire doit être refondée. Il est incompréhensible que le grand ensemble de Tremblay-en-France, le plus grand quartier populaire de Seine-Saint-Denis avec 3 000 logements d'un seul tenant, n'ait obtenu ni programme de rénovation urbaine ni inscription en ZUS.

Les indicateurs y sont alarmants : un taux de chômage de 30 %, 62 % de logements sociaux, 40 % de non-diplômés, et, dans certains îlots, un revenu médian de 728 euros mensuels, c'est-à-dire moins que le seuil de pauvreté.

À l'inverse, certaines villes bénéficient des crédits de la politique de la ville sans respecter la loi SRU et sans présenter une telle fragilité sociale : sans montrer personne du doigt, je peux citer Boulogne-Billancourt.

Les critères d'attribution du zonage et des dotations de l'État doivent prendre davantage en compte la situation sociale des populations. Le potentiel fiscal n'efface pas le manque de capital économique et culturel des familles et il doit être mis en regard des charges qui pèsent sur les communes. Comment assurer la solidarité communale lorsque près de la moitié des habitants de La Courneuve ou le tiers des habitants de Tremblay-en-France résident dans un quartier défavorisé ?

Pour autant, je refuse la suppression de la géographie prioritaire. La réduction des zones d'intervention prônée par le Gouvernement masque des considérations purement budgétaires.

Au vu des difficultés que rencontre la quasi-totalité de la Seine-Saint-Denis, l'ensemble du département devrait être prioritaire et bénéficier de moyens d'exception ; il devrait notamment être exempté de surloyers.

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