Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Dominique Libault

Réunion du 8 novembre 2007 à 9h00
Mission d’évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale

Dominique Libault :

C'est une question pertinente que nous nous posons en permanence. La plupart des personnes que vous avez entendues – dont j'ai lu attentivement les auditions – ainsi que les rapports publiés sur le sujet, notamment celui du Haut conseil pour l'avenir de l'assurance maladie, soulignent que la spécificité de la consommation de médicaments en France est liée à des facteurs pluriels, dont certains sont culturels, liés en particulier à la formation des médecins et à l'éducation à la santé de la population. Agir sur ces facteurs demande des actions dans la durée, dont les résultats ne sont pas immédiats. Il est plus facile de faire une action sur les prix des médicaments à travers le Comité économique des produits de santé qu'une action sur les volumes ou les prescriptions.

Un certain nombre d'outils ont été mis en place, notamment lors de la réforme de 2004. D'autres sont proposés dans le PLFSS pour 2008.

Le bilan de ces outils est mitigé. Je ne peux pas dire que, à ce stade, il y ait des évolutions importantes des comportements. Je suis frappé de voir qu'un certain nombre des résultats que nous avons obtenus ne sont pas toujours dus à l'action directe des médecins. L'un des succès indéniables en matière de changement de comportement, à savoir l'achat de génériques, a ainsi été obtenu en passant par le biais des pharmaciens.

On arrive à un résultat quand il y a une dimension très forte de santé publique, comme cela a été le cas pour les antibiotiques. Quand la prescription d'un médicament est néfaste pour la santé publique, il y a plus d'accroche et de capacité de réponse. Sur des sujets plus économiques, il est plus difficile de faire changer les comportements.

Parmi les outils dont on dispose, il y a, notamment, les délégués de l'assurance maladie et la Haute Autorité de santé (HAS). Dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2008, le rôle médico-économique de la HAS a été renforcé afin d'améliorer le dialogue entre celle-ci et les autres acteurs, notamment l'assurance maladie.

Néanmoins il y a encore beaucoup à faire pour rendre plus efficaces les différents outils qui ont été mis en place. Sans doute en faudra-t-il d'autres, mais il faut d'abord rendre plus opérationnels ceux qui existent déjà et qui ne sont pas sans intérêt.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion