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Intervention de Maryse Chodorge

Réunion du 10 décembre 2009 à 9h30
Mission d’évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale

Maryse Chodorge, directrice de l'Agence technique de l'information sur l'hospitalisation :

L'étude de coûts que nous menons est une enquête très compliquée auprès des établissements. Pour 2007, nous avons recueilli des données sur soixante-deux établissements du secteur public et un peu plus de quarante du secteur privé. Nous avons travaillé pendant deux ans avec les fédérations et le ministère à une méthodologie commune de comptabilité analytique, visant à connaître le « coût de production » d'un séjour – dont le calcul est évidemment plus complexe que celui d'une voiture. De nombreux facteurs entrent en ligne de compte : la pathologie principale, les pathologies associées qui peuvent compliquer le séjour, les actes, les médicaments et les dispositifs médicaux implantables, le passage éventuel en service de réanimation ou, à l'entrée, par les urgences… La méthode que nous avons élaborée permet aux établissements, dans le cadre de sections d'analyse, soit cliniques – lorsqu'il s'agit de médecine ou de chirurgie – soit médico-techniques – pour la radiologie, la biologie, les blocs opératoires –, de construire des « unités d'oeuvre ». Ensuite, il faut procéder à la répartition en descendant au niveau des groupes homogènes de malades.

Tout cela nous permet d'avoir, pour les établissements concernés – nous augmentons la taille de l'échantillon chaque année –, une référence moyenne, que nous traitons avec d'infinies précautions car un échantillon, pour être représentatif, doit normalement résulter d'un tirage au sort, alors que les établissements que nous étudions sont volontaires. Nous effectuons donc un gros travail statistique afin de rapprocher la microphotographie que nous avons obtenue des données nationales exhaustives du programme de médicalisation des systèmes d'information. Nous avons mis quelque temps à élaborer cette technique – d'ailleurs avec l'aide du spécialiste des sondages de l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), que j'avais embauché pour cela –, et nous l'améliorons encore chaque année. Mais la méthode fonctionne très bien. Elle demande du temps et de gros serveurs informatiques, mais elle permet d'obtenir un coût moyen assez proche de la réalité nationale. Nous calculons aussi un intervalle de confiance, c'est-à-dire une estimation de la précision de ce coût moyen.

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