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Intervention de Marion Guillou

Réunion du 15 avril 2009 à 16h00
Mission d’évaluation et de contrôle de la commission des finances

Marion Guillou, présidente de l'Institut national de la recherche agronomique :

Comme M. Jourdain de la prose, l'INRA faisait depuis longtemps du « durable » sans le savoir. Nous pourrions a posteriori adjoindre le qualificatif durable à beaucoup de projets montés avant que ce concept ne soit devenu à la mode. Il y a cependant des projets nouveaux en cours de développement dans ce secteur. Je pourrais vous adresser la note présentée le mois dernier au conseil d'administration détaillant en quoi le Grenelle de l'environnement allait modifier les orientations de recherche de l'INRA – toxicologie, biodiversité, sols, forêts…

Le sujet le plus nouveau me semble la conception de systèmes alimentaires à faible bilan carbone, en passant d'une économie de produits à une économie de services, pour le même résultat. Aujourd'hui, le chiffre d'affaires de certaines coopératives vendant des produits phytosanitaires est directement fonction des volumes vendus, au risque de tous les dérapages. On pourrait réfléchir à la vente de conseils, ou de conseils couplés à un produit au lieu du produit seul. Même si l'opérateur doit conserver un intérêt économique à agir, l'approche est alors différente.

Nous réfléchissons également, dans l'alimentation, à une refonte des modes d'organisation actuels : on parle beaucoup du transport des fruits et légumes que l'on fait venir du monde entier, mais vraisemblablement, la circulation automobile des consommateurs finaux allant s'approvisionner au supermarché provoque des émissions de carbone beaucoup plus importantes. Nous réfléchissons donc aux moyens d'organiser autrement la transformation et la distribution afin, dès le départ, de réduire l'empreinte carbone et d'économiser l'énergie, et en utilisant d'autres critères que celui du prix, qui a longtemps prévalu. Il nous faut vraiment être innovants dans le secteur alimentaire, qui marche bien en France et dont les entreprises ont pour l'instant assez bien résisté à la crise – et peuvent difficilement être délocalisées. Notre pays a en outre moins à craindre que d'autres d'éventuelles modifications climatiques.

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