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Intervention de Agnès Paillard

Réunion du 27 mai 2009 à 17h00
Mission d’évaluation et de contrôle de la commission des finances

Agnès Paillard :

Le fait de rassembler 250 PME est à la fois une force et une difficulté. En dépit d'un certain émiettement, le continuum que nous nous attachons à maintenir entre grands groupes, entreprises de taille intermédiaire et PME représente une force de développement considérable.

En matière de R&D, nous avons à coeur que les projets ne s'arrêtent pas à la fin de la phase de recherche et qu'ils connaissent la plus large diffusion. Nous organiserons à cet effet des rendez-vous technologiques en nous appuyant sur les acteurs locaux (Aquitaine valorisation, centre de valorisation des PRES, agences de l'innovation). L'objectif est de recenser les brevets et les licences disponibles que les laboratoires privés ou publics (le CNES, notamment) n'arrivent pas à diffuser auprès des PME et d'évaluer le degré de maturation des projets portés par le pôle afin de déterminer si l'on peut passer à une phase applicative dans le cadre d'une PME. Une expérience menée l'année dernière par un technopôle a rencontré un grand succès.

Comme nous l'avons indiqué, les domaines d'activités stratégiques sont animés uniquement par des personnes détachées des grands groupes et de PME, de manière bénévole. Cela étant, notre pôle entre dans une phase où il faudra déployer un peu plus d'énergie pour faire émerger les projets et pour que ceux-ci touchent également les entreprises qui ne sont pas venues naturellement vers nous. Le fonds européen de développement régional (FEDER) va nous permettre d'affecter des technologues à plein-temps aux domaines d'activités stratégiques dont les projets sont les plus nombreux. Dans le domaine des matériaux et dans celui des systèmes embarqués, par exemple, des séances de créativité ont permis de dégager beaucoup d'axes stratégiques de R&D intéressants, mais on n'a pas encore la capacité de mettre sur pied les projets : une PME ne peut se permettre de mettre à disposition un ingénieur pendant quinze jours pour prospecter des partenaires et faire de la veille technologique pour déterminer la viabilité d'un projet. Les permanents que nous avons l'intention de recruter pourront assurer ces tâches. Ils épauleront également les cinq permanents du pôle pour assurer le suivi des projets.

On sent bien que, dans cette deuxième phase, nous devrons plus « aller chercher » les choses et faire venir vers nous les entreprises.

À l'international, la démarche a jusqu'à présent consisté à identifier les grands bassins d'emploi mondiaux avec lesquels nous pouvions travailler. Après que les premières conventions ont été signées, les membres du pôle, notamment les PME, attendent quelque chose de beaucoup plus opérationnel en termes de conquête de marchés ou d'installation dans les pays cibles.

Nous avons décidé, pour l'ère 2.0 du pôle, de nous consacrer à six premiers pays (deux nouveaux pays par an). À cet effet, nous travaillerons avec les grands groupes sous forme de portage, dans le cadre du pacte PME international : nous leur demanderons de nous mettre à disposition des bureaux ainsi que des contacts locaux qui nous aideront à trouver les clefs des économies et des entreprises locales. Nous choisirons un nombre maximum de 10 PME membres du pôle pour chaque pays et nous ferons le point de leurs attentes à l'international. Puis nous recruterons un VIE (volontaire international en entreprise) dont nous définirons la description de poste selon ces attentes précises. Ce VIE consacrera au moins un mois, avant de partir, à travailler avec les entreprises en question. Dans le pays cible, la grande entreprise l'accompagnera, ainsi que les missions économiques.

Nous prévoyons de recruter nos deux premiers VIE dès le mois de septembre. Les trois priorités, du fait des accords passés, sont l'Allemagne, avec le grand pôle de Hambourg, la Chine – usine d'Airbus à Tianjin – et le Québec, où un certain nombre de PME sont implantées.

Je me dois cependant de signaler une difficulté : chacune de nos deux régions ayant une démarche différente d'accompagnement à l'international, il faudra veiller à une certaine homogénéisation et à un certain équilibre. Les entreprises doivent avoir les mêmes conditions quant aux aides que les conseils régionaux peuvent leur offrir.

Autre axe que nous entendons développer : les financements privés. Les financeurs sont vraiment venus frapper à la porte et nous ont fait part de leur envie de travailler avec ces filières, d'en comprendre le fonctionnement et de participer au progrès qu'elles apportent. Nous allons constituer des pools de partenaires de financement consacrés tant aux problématiques de financement de la R&D qu'à celles du développement des PME. Des établissements comme le Crédit agricole ou HSBC, par exemple, sont demandeurs de réunions communes avec les entreprises, ayant du mal à trouver par eux-mêmes les projets de R&D ayant un véritable potentiel de développement.

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