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Intervention de Claire Beffa

Réunion du 19 février 2009 à 9h15
Mission d’évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale

Claire Beffa, directrice associée de la société de conseil équilibres :

J'ai voulu montrer à quel point les choix professionnels des femmes et des hommes étaient influencés par le dispositif du congé parental. Au-delà, il est nécessaire d'assurer une multiplicité des offres de garde.

Il faut donc renforcer l'accueil des enfants à partir de deux ans et demi dans les jardins d'enfants – où Mmes Hélène Périvier et Dominique Méda chiffrent la place à 4 400 euros par an – et dans les écoles maternelles, où les tout-petits sont de moins en moins accueillis. Il faut donc plus de personnels et non pas déshabiller Pierre pour habiller Paul ! Il faut également ouvrir 230 000 places de crèche – mode de garde le plus plébiscité par les parents, mais le plus onéreux – et 230 000 places d'accueil auprès des assistantes maternelles. Économistes et sociologues évaluent le coût de ce dispositif à 3,25 milliards d'euros. Mais au regard de son effet durable sur le taux d'activité des femmes et sur leur production économique et en pourcentage sonnant et trébuchant de PIB, cet investissement est rentable à long terme, comme l'ont montré le Danemark, la Suède et la Norvège.

Je suis pour un alignement du congé de maternité sur les normes européennes, donc plutôt à vingt semaines. Son assouplissement est déjà une bonne chose. Il a une vertu en ce qu'il provoque un dialogue entre la salariée et son supérieur hiérarchique. De facto, elle peut l'interroger pour savoir si elle sera remplacée ou si son travail sera répercuté sur l'équipe, comment elle sera accueillie et accompagnée à son retour, si elle bénéficiera d'une augmentation de salaire, d'une prime, etc. Le fait d'avoir permis l'allongement de ce congé pour les parents d'enfants prématurés est également très positif.

J'ai eu trois enfants, et je peux vous dire que revenir à 100 % de son travail est vraiment paniquant et traumatisant quand on n'est pas encore sûre de son mode de garde. Quatre semaines supplémentaires et rémunérées faciliteraient donc ce passage. Chez Bic, par exemple, les salariées peuvent, à l'issue de leur congé, travailler à temps partiel pendant un mois afin de pouvoir mettre en place leur mode de garde.

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