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Intervention de André Chassaigne

Réunion du 26 novembre 2007 à 18h00
Développement de la concurrence au service des consommateurs — Avant l'article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndré Chassaigne :

Si le problème numéro un en matière de pouvoir d'achat est bien celui des salaires, nombreux sont les ménages à se plaindre de la hausse des prix, alors même que l'inflation est censée être limitée. Loin des explications psychologiques douteuses selon lesquelles les Français seraient d'éternels insatisfaits, l'analyse des statistiques officielles fournit des clés précieuses pour comprendre le décalage entre la perception de l'inflation et les chiffres donnés par l'INSEE.

L'indice des prix à la consommation calculé par l'INSEE comporte un certain nombre de limites – que vous avez vous-même évoquées tout à l'heure, monsieur le président de la commission. Ainsi, un indice de prix n'est qu'une moyenne, qui ne peut rendre compte de la diversité des situations des ménages. Par exemple, l'inflation subie depuis dix ans par un locataire a été plus forte que celle subie au cours de la même période par un propriétaire. De même, l'inflation a davantage pesé sur les ménages qui se chauffent au gaz que sur les autres.

La seule référence aux données de l'INSEE relatives à l'inflation ne saurait donc rendre compte de l'évolution réelle du pouvoir d'achat. Aujourd'hui, si certains biens de consommation voient leur prix diminuer – je pense notamment aux ordinateurs portables ou à d'autres produits de haute technologie –, la flambée des prix de l'alimentation de base – le lait, la farine, la viande, etc. – pèse fortement sur les ménages les plus modestes. La hausse des prix agricoles s'est traduite par une augmentation du prix du pain en septembre, et les prix des produits laitiers et de certaines viandes ne devraient pas tarder à suivre.

Pour reprendre l'analyse de l'association de consommateurs CLCV, « les dépenses contraintes ont explosé depuis trois ou quatre ans, qu'il s'agisse du fioul domestique, du logement, des produits alimentaires ou encore des frais de santé non remboursés. Notre principal problème de pouvoir d'achat est là. Le super sans plomb a augmenté de 15 % depuis un an. Dans le monde rural, il est fréquent de devoir faire 30 à 40 kilomètres en voiture pour se rendre à son travail. Le budget transport des familles s'envole. Et trois pleins, c'est presque 200 euros ». Enfin, la flambée des prix de l'énergie alourdit les factures de chauffage et le coût des déplacements domicile-travail.

Selon Familles rurales, la consommation d'environ 400 grammes de fruits et de légumes par personne et par jour – soit le niveau recommandé par l'Organisation mondiale de la santé – représente un budget mensuel de 57 euros pour un couple et de 115 euros pour une famille avec deux enfants de plus de dix ans, soit entre 5 % et 12 % du SMIC.

Il apparaît donc nécessaire que le Gouvernement établisse, avant le 31 janvier 2008, un rapport sur l'évolution des coûts des produits de première nécessité depuis 2002, afin que nous disposions d'un outil intéressant pour l'examen de la prochaine loi sur la consommation.

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