Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Christophe Weber

Réunion du 20 décembre 2007 à 9h00
Mission d’évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale

Christophe Weber :

Chaque organisation a sa propre méthodologie pour faire ses choix d'investissement recherche, mais ces choix se font dix ou quinze ans avant le lancement du médicament. Dans ces conditions, il y a énormément d'incertitudes : on ne sait pas quelle sera la thérapeutique, d'autres médicaments sont développés par d'autres laboratoires, et l'on sait que 85 % des essais échouent. Il faut donc prendre beaucoup de paris – le plus important est le progrès médical que l'on pense apporter avec ce médicament-là – d'autant que les systèmes de santé seront de plus en plus vigilants pour analyser le bénéfice thérapeutique des médicaments et définir des populations cibles.

C'est donc le progrès médical, ainsi que les probabilités de succès, qui guident les choix d'investissement. Cela relève de l'expertise du laboratoire. Bien sûr, le potentiel économique entre aussi en jeu, mais seulement en troisième position.

Pour confirmer ce progrès thérapeutique, par le biais des études post AMM, nous manquons cruellement, en France, de la possibilité de suivre les patients dans la vie réelle. Une base de données pourrait être mise en oeuvre par la Caisse nationale d'assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS) ou par d'autres. Cela nous permettrait de mesurer l'impact du médicament sur de larges populations, sur le système de santé et sur son évolution.

Aujourd'hui, pour faire des analyses en population réelle, nous devons nous tourner vers des bases de données existant aux États-Unis ou dans d'autres pays, parce qu'il est très difficile, en France, d'avoir cette capacité d'analyse. On n'y recueille pas suffisamment de données organisées.

Les études post AMM qu'on nous demande de faire sont beaucoup trop coûteuses, puisque nous devons carrément construire des cohortes pour suivre l'impact des médicaments. De nombreux débats ont eu lieu sur les études post AMM. Il semble qu'il y ait un blocage en France. Pourtant, tant que nous n'aurons pas une base de données solide, permettant de suivre des populations réelles dans le système de santé français, nous aurons énormément de mal à mesurer l'impact des médicaments sur la population traitée.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion