Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Maurice Chagnaud

Réunion du 20 décembre 2007 à 9h00
Mission d’évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale

Maurice Chagnaud :

Dans tous les pays européens, on a tendance à se rapprocher de la pharmacie. Le pharmacien est à la fois un acteur de santé et un acteur économique. Il a sa propre entreprise. Si l'on fait un rapide calcul, compte tenu de la répartition entre les produits soumis au tarif forfaitaire de responsabilité (TFR) et les produits qui n'y sont pas soumis, avec la diminution des remises et des marges arrière de 25,74 % à 17 %, lesquelles seront désormais calculées sur des prix diminués en conséquence, le pharmacien va voir sa rémunération diminuer de 4,8 % et 5 % selon les volumes des médicaments vendus soumis au TFR. Au final, l'économie de l'officine en souffrira.

Les syndicats de pharmaciens d'officine ont accepté le principe de continuer à souffrir, mais il est bien évident que, pour nous, une compétition économique va se développer. Cette perspective nous amène à réfléchir à avoir une présence différente aux points de vente : comment faire la différence entre Sandoz, Ranbaxy, Teva, Biogaran et consorts sur le marché, quand vous avez le même produit, aux mêmes conditions économiques, au même moment, car toutes nos sociétés sont capables de lancer un même produit au même moment ?

Il faut donc faire preuve d'un savoir faire intéressant et différent, c'est-à-dire développer d'autres gammes de médicaments, apporter des services différents. Aujourd'hui, l'une des pistes de développement de Teva, suite au rachat d'Aivax, est d'aller très fortement dans l'asthme et dans le service auprès du pharmacien dans l'asthme. Nous allons donc, au cours de l'année 2008, dire aux pharmaciens : si vous le voulez, vous référencerez de manière un peu plus privilégiée la gamme Teva, parce que nous sommes capables de vous apporter un service additionnel – ce que tout le monde n'est pas en mesure de faire – et parce que nous proposons une gamme dans l'asthme, ce que tout le monde n'a pas.

Il nous faut, dans un marché compétitif, parce que nous sommes dans une démarche commerciale, avoir la capacité de faire la différence. Marges arrières ou pas, à un moment donné, il faudra mener une réflexion beaucoup plus globale sur la vente du médicament, notamment générique.

Je ne sais pas si le développement du générique sera freiné. Les marges arrière ont baissé d'une année sur l'autre, passant de quelque chose qui n'était pas structuré, à 20 %, puis à 15 %. Et quand vous regardez le taux de pénétration, au bout de trois mois, des groupes génériques lancés en 2006 et en 2007, vous constatez qu'ils sont inférieurs au taux de pénétration, au bout de trois mois de lancement, des groupes lancés en 2004, 2003 et en 2002. Avec l'oméprazole, on a rapidement atteint un taux de substitution de 75 %. Or, cette année, on n'a pas obtenu, au bout de trois mois, les mêmes résultats sur la modipine ou la terminafine. Il faut bien voir que la compétitivité économique n'est plus tout à fait la même.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion