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Intervention de Michèle Alliot-Marie

Réunion du 11 mai 2010 à 15h00
Respect des valeurs républicaines — Discussion d'une proposition de résolution

Michèle Alliot-Marie, ministre d'état, garde des sceaux, ministre de la justice et des libertés :

Monsieur le président, mesdames, messieurs les députés, la France n'est jamais autant elle-même, fidèle à son histoire, à sa destinée, à son image, que lorsqu'elle est unie autour de ses valeurs, les valeurs de la République, des valeurs qui ont pour nom liberté, égalité, fraternité ; des valeurs qui se déclinent dans le respect de la dignité des femmes, dans l'égalité entre les hommes et les femmes, dans la volonté de vivre ensemble ; des valeurs qui garantissent la cohésion de notre nation, la vie en commun des citoyens, quelles que soient leurs différences d'âge, de sexe, d'origine, de religion.

La proposition de résolution soumise aujourd'hui à votre examen traduit la mobilisation de votre assemblée, au-delà, je l'espère, des clivages partisans, pour le nécessaire respect des principes et des valeurs de la République. Cette proposition de résolution réaffirme les principes fondateurs de notre République.

Ne nous le cachons pas, avec cette proposition de résolution vous abordez un sujet difficile dans tous les domaines, sociologique, moral, politique, mais l'honneur du politique n'est pas de fermer les yeux devant les sujets difficiles. Il est, au contraire, de les traiter, parce qu'ils sont difficiles, avec courage, lucidité et conviction, en s'appuyant sur les valeurs et les principes de notre socle républicain.

L'unité de la nation est notre bien le plus précieux, celui qui nous a permis de résister dans l'histoire aux périodes les plus difficiles, celui qui nous a permis de relever les défis les plus cruciaux pour la France. Il nous appartient de préserver cette unité si chèrement, si difficilement acquise.

L'unité de la République, ce sont des règles communes à chaque citoyen parce que, sans règles, il n'y a pas de société ; sans compréhension des règles, il n'y a pas de relation sociale organisée et apaisée ; sans respect des règles, il n'y a pas de construction solide de l'avenir, qu'il soit individuel ou collectif.

L'unité, c'est aussi l'envie partagée d'avoir un destin commun. La France ne serait pas la France si elle n'était pas unie par cette volonté de vivre ensemble, nourrie par des expériences communes et le sentiment d'appartenir à une même communauté de destins. C'est pourquoi d'ailleurs, à la différence de certains de nos voisins, y compris de nos voisins européens, le modèle français récuse le communautarisme (Applaudissements sur de nombreux bancs du groupe UMP et sur quelques bancs du groupe SRC.)

En effet, le communautarisme, c'est le « vivre entre soi » et non le « vivre avec les autres ». Le communautarisme encourage la formation de groupes fermés sur eux-mêmes, repliés sur leurs propres règles et leurs propres coutumes.

Oui, mesdames et messieurs les députés, je vous le dis parce que je le crois, le port du voile intégral remet en cause les valeurs que nous avons en partage et les principes mêmes du « vivre ensemble ».

Le visage, c'est la partie du corps qui porte la relation directe avec l'autre alors que le voile intégral est la traduction vestimentaire du communautarisme. Il dissout l'identité d'une personne dans celle d'une communauté. Il remet en cause le modèle d'intégration à la française, fondé sur l'acceptation des valeurs de notre société. Il exprime le refus de vivre au sein de la communauté nationale.

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