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Intervention de Charles de Courson

Réunion du 3 mai 2010 à 21h30
Projet de loi de finances rectificative pour 2010 — Article 3 et état b, amendement 36

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCharles de Courson :

Je me suis livré à un petit calcul approximatif, mais qui n'en est pas moins significatif. Quelle est la part des 110 milliards d'euros versés à l'État grec pendant deux ans et demi qui servira à rembourser les banques qui lui ont prêté ? Presque 50 %, à savoir à peu près 55 milliards d'euros. Est-ce normal ? Je pense que non.

J'ajoute, madame la ministre, et je vous en avais fait l'observation en commission, qu'il n'est pas bon de faire croire aux opinions publiques que ces prêts ne dureront que trois ans. Chacun sait que c'est totalement impossible. J'ai donc posé la question de savoir pourquoi on n'avait pas mis tout le monde autour de la table pour étudier le rééchelonnement de la dette grecque, qui est inéluctable.

Après la Première guerre mondiale, certains hommes politiques français, immatures, ont fait croire au peuple français que le malheureux peuple allemand, ruiné, allait rembourser et payer les dommages de guerre. Bien entendu, au bout de deux ou trois ans, il était à genoux. Et en faisant cela, on a abouti à la montée du nationalisme, puis du nazisme dès que la grande crise s'est déclenchée.

Pourquoi ne pas dire clairement que le rééchelonnement de la dette grecque est inéluctable, qu'il faut le faire dès maintenant et que les États de l'Union sont prêts à aider, bien entendu, mais à condition que tout le monde fasse des efforts ?

Le peuple grec fait des efforts, peut-être à son corps défendant. Mais il a des représentants légitimes, et l'opposition de la Nouvelle démocratie appuie le gouvernement du PASOK. Parce qu'ils sont conscients qu'ils ont tous une certaine responsabilité dans la totale dérive de la gouvernance des finances publiques grecques.

Madame la ministre, ma question est très simple : pouvez-vous nous éclairer sur cette question de la substitution des États à l'irresponsabilité des banquiers ? Car notre famille politique a toujours défendu – pendant des décennies, nous étions d'ailleurs très seuls, nous centristes – le libéralisme économique, mais un libéralisme responsable : quand des fautes sont commises, l'auteur en paie les conséquences.

Par conséquent, pouvez-vous nous répondre : dans l'accord gouvernemental auquel vous êtes arrivés, comment les banquiers vont-ils contribuer à aider au redressement des finances publiques grecques ? (Applaudissements sur les bancs du groupe NC.)

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