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Intervention de Jean-Pierre Brard

Réunion du 3 mai 2010 à 21h30
Projet de loi de finances rectificative pour 2010 — Avant l'article 3, amendement 8

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Pierre Brard :

Madame et monsieur les ministres, vous paraissez soucieux de contrôler, de vérifier ce que les Grecs vont faire. Cet amendement vise à responsabiliser les États en les obligeant à contrôler les activités de leurs établissements financiers – ce qui vaudra pour le gouvernement français.

Je rappelle que les établissements français détiennent 25 % de la dette grecque, soit environ 50 milliards d'euros, que les établissements suisses en détiennent 21 % et les établissements allemands 14 %. Leur part de responsabilité dans la crise actuelle ne fait aucun doute. Ils ont contribué à l'endettement de l'État grec à des taux très rémunérateurs pour eux et ils voudraient maintenant ne pas avoir à payer les conséquences de cet endettement excessif.

Or votre texte les conforte dans leur volonté de s'exonérer de leurs devoirs. La responsabilité des gouvernements censés les contrôler doit donc être financièrement engagée pour que la surveillance de l'économique par le politique puisse se révéler réellement efficace.

Les 238 et 163 millions d'euros de profits que les gouvernements allemand et français vont respectivement réaliser sur le dos de la population grecque grâce au prêt dont nous discutons aujourd'hui, ne doivent pas dissimuler au yeux des Français les risques du chantage que font courir les banquiers aux populations grecques comme françaises. Ce sont bel et bien 50 milliards d'obligations de dette grecque que les établissements financiers français détiennent.

Le temps du grand ménage de printemps est venu pour le Gouvernement. Les organismes financiers ne doivent plus pouvoir agir en dehors de tout contrôle. Le Gouvernement doit donc enfin réfléchir aux conséquences de cette politique de course aux profits qu'il favorise de facto et en tirer les leçons qui s'imposent. Les fautifs doivent payer à hauteur de leurs responsabilités, surtout ceux qu'on retrouve, passez-moi l'expression, dans tous les coups foireux, comme la Société générale qu'on voit du Sentier à la Grèce en passant par l'affaire Kerviel. Ce sont toujours les mêmes et sont-ils mis en situation de payer ? Eh bien, non ! Ce sont les clients et les contribuables qui payent.

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