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Intervention de Hervé Gaymard

Réunion du 31 mars 2010 à 11h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHervé Gaymard :

Merci à M. Compagnon pour ses remarques, à Mme Kristeva pour la dissipation du soleil noir de la mélancolie et à M. Faivre d'Arcier pour ses propos pleins de bon sens. Ce projet de loi, dont je suis le rapporteur, est important, la question de la politique culturelle extérieure de la France étant, comme le disait le général de Gaulle de la question sociale, toujours posée et jamais résolue. Ce texte constitue cependant une étape importante, et cette table ronde ouvre nos débats sur ce sujet, ou plutôt ces sujets, car il y en trois en réalité.

Celui de l'organisation pose d'abord la question du poids respectif du ministère des affaires étrangères et de ceux de la culture et de l'éducation nationale. Quand le service des oeuvres françaises à l'étranger a été créé, au lendemain de la Première Guerre mondiale, il n'existait pas de ministère de la culture, mais un simple secrétariat d'État aux Beaux-arts. Aujourd'hui la situation est bien différente. N'est-il pas temps que ces administrations parlent d'une seule voix, même si le ministère des affaires étrangères doit conserver le leadership, l'ambassadeur étant, à l'étranger, le représentant de l'État français dans toutes ses composantes ? Comment assurer une meilleure articulation de ces administrations ?

Sur la question de la formation des personnels chargés de la politique culturelle extérieure, M. Faivre d'Arcier a tout dit. Elle est capitale. Même si ces personnels, qu'ils officient dans les ambassades ou dans les centres culturels, font preuve d'une bonne volonté indéniable, leur formation est souvent insuffisante, la nomination à ces postes étant souvent tributaire du « copinage » quand elle ne constitue pas le « bâton de maréchal » qui couronne une carrière toute différente dans l'hexagone.

Enfin, le sujet de l'attractivité de la France aux yeux des étudiants étrangers est capital, et ne se résume pas à la question des bourses d'études : des étudiants indiens m'ont même expliqué se défier de l'enseignement dispensé par les universités françaises à cause de sa gratuité ! L'accueil des étudiants étrangers en France est essentiel en termes d'influence, comme l'ont compris nos amis australiens : ceux-ci mènent, à travers leurs universités et instituts techniques, une politique d'attractivité tout à fait remarquable, dont nous pourrions nous inspirer. Quelle pourrait être l'apport de la future loi dans ce domaine ?

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