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Intervention de Daniel Raoul

Réunion du 31 mars 2010 à 17h00
Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques

Daniel Raoul, sénateur :

a exprimé des préoccupations similaires, concernant la cohérence de l'ensemble des outils de la politique de la recherche et la définition de ses priorités à l'échelon national.

En réponse, M. Alain Fuchs a rappelé que l'action du CNRS s'efforçait d'être complémentaire de celle des universités qui étaient en train de se doter de leurs propres politiques de recherche, ce qui excluait, dans les relations avec celles-ci, tout doublon et toute forme de lutte de pouvoir.

Il a fait valoir que le CNRS n'était pas l'expert des universités mais copilotait, avec elles, un certain nombre d'unités de recherche tout en étant susceptible de leur apporter une plus-value appréciable en matière d'interdisciplinarité et de relations internationales, ces dernières devenant de plus en plus importantes.

Il a jugé nécessaire de trouver des moyens de simplifier les structures, actuellement insuffisamment coordonnées, de la recherche française, estimant que la situation était, de ce point de vue, en train de s'améliorer, grâce à une meilleure coopération et à des alliances plus nombreuses.

Il a rappelé que l'ANR, qui avait réussi son insertion dans le dispositif français de recherche, finançait pour moitié des programmes finalisés et pour moitié des programmes blancs.

S'agissant de la valorisation de la recherche, il a fait valoir qu'il fallait mener les projets à l'échelon pertinent, en se gardant de tout a priori idéologique et de tout cadrage rigide des initiatives. Il a observé, tout d'abord, qu'à tout grand site universitaire de recherche devaient correspondre des structures de valorisation, ensuite que tout ce qui pouvait être fait localement en la matière devait l'être, à condition que les moyens nécessaires soient réunis, enfin, qu'il était légitime de conserver au niveau national certaines compétences stratégiques dans certains domaines de recherche, par exemple en ce qui concerne la découverte de nouveaux médicaments.

Il est convenu, avec M. Claude Birraux, député, président, de ce que la taille des établissements d'enseignement supérieur et de recherche n'était pas le seul élément à prendre en considération pour en évaluer la compétitivité, soulignant à cet égard que le nombre de doctorants était un critère important à prendre également en considération.

Abordant la question des contrats d'emploi de chercheurs, M. Alain Fuchs a déclaré qu'un équilibre satisfaisant devrait être trouvé entre les contrats à durée indéterminée (CDI) et les contrats à durée déterminée (CDD), dont il convenait d'éviter un recours abusif, la question importante de la précarité que le CNRS ne prône pas recouvrant des situations différentes, selon qu'il s'agit de doctorants ou de post-docs, ou selon la durée des contrats considérés.

En réponse à une question de M. Claude Birraux, président, sur les relations entre sciences et société, M. Alain Fuchs a déploré la tendance actuelle à une dévalorisation des expertises scientifiques et à un nivellement des points de vue exprimés dans les débats publics, du fait de la facilitation de l'accès aux informations par Internet. Il a observé que la parole des experts, soupçonnés de collusion avec les intérêts des entreprises ou des Etats, était désormais jugée suspecte.

Il a souhaité que puissent être menées des recherches interdisciplinaires, comme celles réalisées au sein de l'Institut des sciences de la communication, sur l'acceptabilité des innovations de grande consommation, afin de tenter de définir une voie moyenne.

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