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Intervention de Marylise Lebranchu

Réunion du 8 avril 2010 à 9h30
Rénovation du dialogue social et diverses dispositions relatives à la fonction publique — Article 30

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarylise Lebranchu :

Nous sommes prêts à chercher des solutions avec vous, mais il faut que vous reconnaissiez que les personnels vivent mal la pénibilité de leur travail et leurs difficultés à répondre aux besoins dans les hôpitaux qui ne sont pas les mieux dotés. Et, tout à coup, ils sont confrontés à un chantage – c'est le terme qu'ils emploient – : « Ou bien tu prends ta revalorisation, que tu attends depuis longtemps, et tu pars à soixante ans, ou bien tu ne la prend pas et tu pars à cinquante-cinq ». Ce n'est pas une parole d'État que de dire à quelqu'un qu'il a le choix entre accéder à ce dont il rêve depuis longtemps, c'est-à-dire à la revalorisation des carrières – personne ne nie qu'elle soit intéressante – ou garder son avantage retraite. Comment la parole d'État peut-elle se formuler ainsi ? Nous regrettons cette alternative imposée : « Tu prends ou tu lâches ». Il y a d'autres moyens d'engager le dialogue dans les hôpitaux publics.

Il y a aujourd'hui beaucoup de tension parce que moins de médecins travaillent à l'hôpital public en raison de problèmes de conditions de travail. Il y a beaucoup de tension chez les personnels infirmiers. À cet égard, on a évoqué l'anesthésie et la réanimation, mais on pourrait parler de bien d'autres services comme l'accompagnement des malades très âgés, où les postes ne sont pas non plus de tout repos – même s'il y a peu d'actes, il y a beaucoup de parole, et beaucoup d'explications à donner. Bref, il y a beaucoup de tension partout.

Or, au lieu d'apaiser ce climat en offrant un vrai dialogue sur la revalorisation, avec éventuellement l'hypothèse d'années supplémentaires – pourquoi nier qu'il fût possible d'en discuter ? –, vous nous présentez un texte-couperet, qui fait mal et qui donne un sentiment d'humiliation, voire d'indignité. Non, madame la ministre, ne levez pas les yeux au ciel ! C'est du vécu !

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