Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Catherine Lemorton

Réunion du 8 avril 2010 à 9h30
Rénovation du dialogue social et diverses dispositions relatives à la fonction publique — Article 30

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCatherine Lemorton :

« En trois ans », c'est-à-dire depuis 2007…

De même, la qualité du travail et les délais sont jugés extrêmement difficiles à assurer conjointement en cas de pic d'activité : « Une partie du travail hospitalier n'étant pas programmable » – ce qui fait la différence entre les secteurs public et privé de l'hospitalisation, je vous le rappelle – « les salariés doivent faire face à des pics d'activité quotidiens ou hebdomadaires fortement liés à ces contraintes. Les infirmières du public déclarent le plus souvent y être confrontées de manière quotidienne » : 45 % le déclarent, ce qui explique que moins de 1 % des salariés représentés aient signé votre protocole d'accord.

Vous vous êtes engagée hier soir, madame la ministre – en tout cas est-ce ainsi que je l'ai entendu – à reconnaître le niveau master aux infirmiers et infirmières anesthésistes, ce qui est légitime puisqu'ils ont suivi les trois années d'études nécessaires pour être infirmier plus deux années de spécialisation. Je vous rappelle qu'avec mon collègue Jacques Domergue, nous menons une mission sur les auxiliaires médicaux, à la suite de notre discussion, le 22 juin, sur la L1 Santé. Nous menons cette mission pour revoir l'ingénierie de tous les auxiliaires médicaux, y compris les infirmières. Nous espérons, même si je ne sais pas encore de quoi ce rapport sera fait, car nous découvrons un maquis inimaginable, que vous en tiendrez compte.

Enfin, je souhaite évoquer la revalorisation salariale que vous agitez comme un étendard. Cette prétendue reconnaissance lisse les différences et nie de ce fait la réalité des fonctions et des responsabilités des uns et des autres, ainsi que la durée des formations respectives.

Je vous prie de m'excuser si je cite beaucoup de chiffres, mais il s'agit de dénoncer un mensonge, une illusion. Les infirmiers diplômés d'État obtiennent une revalorisation annuelle nette de 2 118 euros en début de carrière à 3 312 en fin de carrière, pour une formation initiale de trente-six mois. Les cadres obtiennent une revalorisation annuelle nette de 3 421 euros en début de carrière à 4 996 euros en fin de carrière, avec dix mois d'études supplémentaires. Les infirmières puéricultrices diplômées d'État et les infirmiers de bloc opératoire diplômés d'État, les IBODE, obtiennent une revalorisation annuelle nette de 3 366 euros en début de carrière à 3 312 euros en fin de carrière, avec respectivement douze et dix-huit mois d'études supplémentaires. Quant aux infirmiers anesthésistes diplômés d'État, les IADE, ils obtiennent une revalorisation annuelle nette de 2 879 euros en début de carrière à 2 064 euros en fin de carrière, avec vingt-quatre mois d'études supplémentaires.

Il est donc permis de dire que cette réforme est inique parce qu'elle revalorise le moins ceux qui ont suivi les études les plus longues dans des conditions très difficiles.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion