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Intervention de Jacques Attali

Réunion du 24 mars 2010 à 17h00
Commission des affaires sociales

Jacques Attali :

Je serai en mesure de répondre plus en détail d'ici deux mois, lorsque la commission aura travaillé sur tous ces sujets.

D'ores et déjà, je peux cependant commencer par rappeler que la société française ne mesure pas toutes ses chances, par exemple celle d'atteindre 3 % du PIB mondial alors que sa population ne représente que 1 % de la population mondiale, ou bien de voir certaines de ses entreprises figurer aux trois premières places dans les quinze plus importants secteurs économiques. Nous aurions toutes les raisons d'être optimistes. Cela étant, le pessimisme n'est pas forcément mauvais en soi, car il peut conduire à la lucidité. Mais, il tend à évoluer en résignation. Personnellement, je date cette évolution à 1986, lorsque de trop nombreux épisodes de cohabitation ont eu pour conséquence de paralyser l'appareil d'État, à partir du moment où une des branches de l'exécutif a intérêt à l'échec de l'autre.

Dès lors, autant la création d'entreprise est dynamique, notamment au travers du statut d'auto-entrepreneur, autant l'État et les collectivités locales restent bloqués. Ainsi, parmi les propositions de la commission, toutes les mesures relatives à la mobilité concurrentielle ont été mises en oeuvre, ce dont il faut se réjouir, mais leur pendant social ne l'a en revanche pas encore été. Rien, ou presque, en ce qui concerne les blocages administratifs. La révision générale des politiques publiques s'est révélée inefficace, car elle suppose une forte volonté politique. À partir du moment où elle a consisté en une série de réunions partant de l'échelon du Président de la République pour s'achever à celui de sous-chef de bureau, ça ne peut pas marcher. Dans d'autres pays, comme le Canada ou le Brésil, cela n'a pas été le cas et les ministres qui ne réduisent pas leurs dépenses sont purement et simplement renvoyés.

Au-delà des niches fiscales, il faut évoquer les niches statutaires : chambres de commerce, organismes paritaires collecteurs agréés (OPCA), offices publics d'habitations à loyer modéré (OPHLM), départements et régions. Or, on continue à ne pas choisir : hormis la réforme de certaines chambres de commerce, rien n'a été fait, ou très peu, en matière de collectivités locales et de santé, alors que subsistent de considérables doubles emplois. Seul un succès mérite d'être signalé, celui de l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU), dont le conseil de surveillance a efficacement défini la stratégie. Son action de réhabilitation des quartiers semble se révéler extrêmement efficace. Ce type de gouvernance aurait dû être mis en place dans d'autres secteurs administratifs.

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