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Intervention de Olivier Appert

Réunion du 24 février 2010 à 11h15
Commission des affaires économiques

Olivier Appert, président-directeur général de l'Institut français du pétrole, IFP :

Merci, monsieur le Président. J'ai choisi de faire une présentation au moyen de graphiques que je commenterai. L'objectif de mon intervention est de présenter un tableau général de la situation et des perspectives énergétiques et environnementales, tant sur le plan national qu'international. Au terme de l'audition, je répondrai aux questions que vous m'avez posées concernant le marché du raffinage et les actions en faveur de la création d'emploi.

L'énergie est revenue ces dernières années au premier plan des préoccupations. À cette occasion, un certain nombre de questions ont émergé. Les ressources énergétiques sont-elles suffisantes pour satisfaire une demande croissante ? Les enjeux géopolitiques ne font-ils pas peser des risques majeurs sur l'économie mondiale ? La lutte contre le changement climatique ne modifie-t-elle pas fondamentalement la donne ? Ce sont d'ailleurs des thèmes centraux du Grenelle de l'Environnement.

Dans mon intervention préliminaire, je vous ferai part de trois convictions profondes. En premier lieu, les défis liés à l'énergie et à l'environnement sont considérables. En deuxième lieu, il est indispensable de s'engager dès maintenant dans une transition vers un système énergétique durable moins carboné. Enfin, la technologie apportera une partie des solutions à ces défis.

L'IFP est pleinement mobilisé pour contribuer à cette transition énergétique. Il a su évoluer pour s'adapter aux évolutions du contexte de l'énergie et de l'environnement. En tant qu'organisme de recherche appliquée et de formation, au service d'enjeux sociétaux majeurs - l'énergie, les transports et l'environnement -, nous développons les nouvelles technologies de l'énergie indispensables pour parvenir à un système énergétique durable. C'est dans ce cadre que s'inscrit le projet de changement de nom de l'IFP, comme l'a indiqué le Président de la République en juin dernier. Nous en discutons actuellement avec nos ministères de tutelle.

Trois défis majeurs nous attendent. En premier lieu, la demande d'énergie va continuer à croître, tirée par la croissance de la population et l'élévation du niveau de vie des pays émergents. En deuxième lieu, l'énergie est responsable des deux tiers des émissions de CO2. On ne peut donc plus parler d'énergie sans parler d'environnement, et réciproquement. En troisième lieu, aujourd'hui et pendant des décennies encore, les énergies fossiles continueront à représenter 80 % de l'approvisionnement énergétique mondial. Or, par nature, ces énergies – le charbon, le gaz et le pétrole - ne sont pas renouvelables. Cela pose à l'évidence la question du caractère durable du système énergétique actuel.

Le graphique n° 3 présente les perspectives énergétiques qui font consensus parmi les experts. Dans son scénario énergétique pour 2030, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) indique que la demande d'énergie devrait croître à un rythme de 1,5 % par an en moyenne de 2007 à 2030, ce qui représente une augmentation de la demande d'énergie de l'ordre de 70 % entre 2000 et 2030. Les énergies fossiles couvrent à elles seules les trois quarts de la hausse de la demande, de sorte que la part des énergies fossiles, même si elle baisse quelque peu entre 2000 et 2030, représente toujours à cette échéance 80 % de la consommation énergétique mondiale. Le pétrole reste l'énergie dominante dans les secteurs des transports et de la pétrochimie, pour lesquels il n'y a pas de substitut immédiat.

L'ensemble de la croissance de la demande de pétrole vient des pays hors OCDE. L'AIE anticipe en effet une baisse de la consommation de pétrole des pays de l'OCDE d'ici 2030. La consommation de charbon connaît, en valeur absolue, la croissance la plus importante, parmi l'ensemble des autres énergies. Les énergies renouvelables et la biomasse, hors hydroélectricité, n'augmentent quant à elles, en part de la consommation totale d'énergie, que de 11 % aujourd'hui à 12 % en 2030.

Satisfaire la croissance de la demande et garantir l'offre implique des investissements considérables, qui représentent, selon l'AIE, plus de 1 000 milliards de dollars par an, soit environ 1,4 % du PIB mondial.

La demande d'énergie mondiale est tirée par l'augmentation de la population et par le dynamisme des pays émergents. Le graphique n° 4 montre l'évolution de la géopolitique de la demande. La Chine et l'Inde représentent 51 % de l'accroissement de la demande entre 2007 et 2030. Il convient de noter aussi la forte croissance de la demande dans les pays du Moyen-Orient.

Par voie de conséquence, les pays en développement, qui représentaient 27 % de la consommation d'énergie mondiale en 1980, devraient en représenter 57 % en 2030. Malgré cette croissance très importante de la consommation d'énergie dans les pays en développement, il faut se rappeler qu'environ 1,5 milliard d'habitants n'ont pas accès à l'électricité aujourd'hui, chiffre qui ne devrait pas diminuer sensiblement dans les années à venir.

Ce scénario de l'AIE soulève deux questions majeures. En premier lieu, les réserves d'énergie fossiles seront-elles suffisantes pour satisfaire une demande croissante ? En deuxième lieu, ce scénario est-il compatible avec les contraintes environnementales ?

Le graphique n° 5 montre l'évolution des réserves de pétrole et de gaz. On voit que ces réserves n'ont cessé d'augmenter et que la consommation d'hydrocarbures a été plus que compensée par la découverte ou la réévaluation des gisements. Comment expliquer ce phénomène ? Un gisement de pétrole s'apparente à une éponge gorgée d'eau. La pression subie par l'éponge correspond au prix du pétrole et au niveau de la technologie. Les réserves prouvées de pétrole et de gaz atteignent aujourd'hui un montant respectif équivalent à 40 ans et à 60 ans de consommation au rythme actuel. On est donc loin de la fin du pétrole et du gaz que certains annonçaient. Cependant, des défis importants nous attendent sur le plan géopolitique, qui ont pour origine l'inégale répartition des ressources pétrolières et gazières.

Le graphique n° 6 représente une carte du monde sur laquelle la superficie de chaque pays est proportionnelle à l'importance de ses réserves en pétrole. Elle illustre parfaitement l'anomalie géologique du Moyen-Orient. Les réserves détenues par les pays de l'OPEP représentent entre les deux tiers et les trois quarts de l'ensemble des réserves mondiales.

Le même phénomène peut être constaté à propos du gaz, qui n'est pas aussi bien réparti qu'on a pu le dire. En effet, les deux tiers des réserves de gaz se situent dans un croissant compris entre le 50ème et le 70ème méridien, en particulier en Russie, en Iran et au Qatar.

Cette inégale répartition des réserves pétrolières et gazières renforce les inquiétudes que l'on peut nourrir en ce qui concerne la sécurité d'approvisionnement et l'ampleur des investissements à réaliser. Les pays producteurs auront-ils intérêt à investir suffisamment et à temps pour satisfaire la demande mondiale ?

Le deuxième défi que soulèvent ces projections de l'AIE concerne l'émission des gaz à effet de serre. Le graphique n° 8 illustre les émissions résultant du scénario de référence de l'AIE. Les émissions de CO2, loin de se stabiliser, progresseraient de 45 %, passant de 29 milliards de tonnes en 2006 à 40 milliards de tonnes en 2030. Environ 97 % de l'augmentation de ces émissions viendraient des pays hors OCDE. La Chine, l'Inde et le Moyen-Orient contribueraient aux trois quarts de cette augmentation. Les villes des pays hors OCDE représenteraient la moitié des émissions totales de CO2 en 2030. La mise en oeuvre des politiques d'ores et déjà actées dans les pays de l'OCDE permettrait de faire plafonner en 2020 le niveau des émissions qui, après cette date, diminueraient.

Ce scénario de l'AIE apparaît donc inacceptable, car il est incohérent avec les engagements pris au niveau international. Mais il représente l'évolution prévisible des choses si des changements drastiques ne sont pas mis en oeuvre.

Le graphique n° 9 illustre un scénario alternatif élaboré par l'AIE, visant à limiter la hausse des températures à 2 degrés celsius d'ici 2030 : c'est le scénario dit « 450 ppm », correspondant à la concentration maximale de CO2 acceptable. Ce scénario ne serait réalisable que par la mise en oeuvre d'une combinaison d'investissements menés de manière très volontariste. Dans ce scénario, les émissions plafonneraient en 2020 à 30,7 milliards de tonnes, puis diminueraient.

Le graphique montre que l'efficacité énergétique constitue le principal contributeur de la réduction des émissions, essentiellement dans le domaine des transports. Les énergies renouvelables, les biocarburants et le nucléaire jouent également un rôle. Par ailleurs, la technique du captage et du stockage du CO2 (dite « CCS ») commence à émerger.

Ce scénario a un coût considérable, puisqu'il conduit à augmenter les investissements de 50 % par rapport au scénario de référence.

Pour assurer la transition énergétique, il est nécessaire d'aller plus loin. Il faut viser à l'échéance 2050 un facteur 2 de réduction des gaz à effet de serre au niveau mondial, ce qui se traduit par un facteur 4 pour les pays de l'OCDE.

Le graphique n° 10 correspond à une autre étude de l'AIE, à laquelle je souscris pleinement. Cette étude désigne les technologies qui permettraient de parvenir à ce facteur 2 au plan mondial d'ici 2050 (Blue Map scenario) par rapport à la prolongation des tendances actuelles (Baseline).

À cet égard, l'amélioration de l'efficacité énergétique permet de réaliser plus du tiers du chemin. Par ailleurs, la conversion vers des énergies moins carbonées – par exemple, la substitution du charbon ou du fuel par du gaz – permettrait de réduire les émissions de CO2 d'environ 20 %. Enfin, les énergies renouvelables et le nucléaire contribueraient respectivement à hauteur de 21 % et de 6 % à la réduction des émissions. Quant au CCS, il pourrait y contribuer à hauteur de 20 %.

C'est un défi majeur, qui nécessitera un effort technologique très important et imposera la mobilisation d'investissements considérables.

Je souhaiterais maintenant évoquer rapidement les diverses technologies disponibles. Le graphique n° 11 présente les résultats d'une étude conduite par l'Union européenne, à laquelle l'IFP a été associé. Il indique l'ensemble des technologies qui devront être mises en oeuvre pour atteindre les objectifs fixés en termes d'énergie et d'environnement.

Cette étude démontre qu'il n'y a pas de solution unique. Il faut faire appel sans exclusive à un ensemble de technologies. Mais toutes les technologies n'ont pas le même potentiel et n'ont pas atteint la même maturité. C'est ce qu'illustre ce graphique. La surface de chaque cercle donne une idée du potentiel de chaque technologie. Certaines sont disponibles dès maintenant, d'autres le seront seulement à moyen et à long terme. Certaines peuvent être déployées sans difficulté, d'autres se heurtent à des obstacles plus importants. La partie gauche de l'image concerne l'existant, la partie droite, le futur. La partie basse concerne les technologies aisées à mettre en oeuvre ; la partie haute indique celles d'entre elles qui sont susceptibles de poser des difficultés, notamment en termes d'acceptation par l'opinion publique. La surface de chaque cercle illustre le potentiel de chaque technologie.

Je vais commenter rapidement chaque technologie. En premier lieu, l'efficacité énergétique des bâtiments ne suscite pas de difficultés particulières, dans la mesure où les technologies existent et où il n'y a pas de contraintes spécifiques en matière de déploiement. S'agissant de l'éolien, les technologies onshore sont disponibles mais se heurtent à une certaine forme d'opposition de l'opinion publique dans certains pays. En revanche, le développement potentiel de l'éolien offshore suscite moins d'opposition, mais engendre des coûts supérieurs, et nécessite des développements technologiques sur lesquels l'IFP est impliqué, en essayant d'adapter les solutions développées dans le domaine de l'offshore pétrolier.

La fission nucléaire est une technologie disponible, qui se heurte également à des questions d'acceptabilité, et se décline sous la forme de centrales de deuxième, de troisième, et à l'avenir, de quatrième génération.

L'efficacité énergétique dans les transports est un enjeu majeur, pour lequel nous investissons beaucoup à l'IFP. Les moyens mis en oeuvre en la matière sont l'amélioration des technologies existantes, mais aussi le développement de nouvelles motorisations. L'électrification des transports, dont le véhicule électrique ne représente qu'une partie, se développe dans de multiples domaines. Ainsi, les véhicules comportent un nombre croissant d'équipements électroniques propres à diminuer la consommation comme l'illustrent, par exemple, les nouveaux dispositifs de contrôles commande. Par ailleurs, nous croyons beaucoup au développement des véhicules hybrides, qui se déclinent sous de multiples formes, encore à développer.

L'efficacité énergétique dans l'industrie implique le développement de nouveaux processus de production. Nous y contribuons par le développement de procédés chimiques.

Le solaire sous toutes ses formes – thermique, photovoltaïque et à concentration – demeure coûteux. Il convient donc de mettre au point des solutions plus économiques, singulièrement dans le domaine du photovoltaïque.

L'utilisation de la biomasse fait l'objet de travaux depuis de nombreuses années, notamment en ce qui concerne les utilisations non liées aux transports, telles la cogénération de grande taille utilisant de la biomasse, ou l'amélioration des rendements de la production électrique issue de la biomasse.

Les biocarburants, quant à eux, font l'objet d'un débat. Je voudrais vous faire part de ma conviction profonde en la matière. La première génération a su trouver sa place avec l'éthanol et le biodiesel, qui demeurent dans l'immédiat les premiers et seuls substituts au pétrole dans le domaine des transports. Par ailleurs, leur bilan énergétique et environnemental est positif, mais il existe un risque de concurrence avec l'agriculture alimentaire. Sous cette restriction, j'estime entre 5 et 7 % le potentiel de substitution des biocarburants de première génération aux produits pétroliers.

La deuxième génération de biocarburants prendra le relais. Elle concerne la production à partir de matières premières non alimentaires, dites lignocellulosiques, telles que le bois ou les déchets de bois. C'est un domaine qui est en cours de démonstration. L'IFP a en effet lancé avec divers partenaires deux projets de démonstrateurs de grande taille sur chacune des deux filières biochimique et thermochimique : Futurol et Bionext. L'échéance est le milieu de la décennie 2010. La troisième génération de biocarburants, qui demeure à l'état d'études en laboratoire, consiste en la production de biomasse à partir d'algues. Elle promet un fort rendement à l'hectare mais demeure incertaine en ce qui concerne la maîtrise de la production d'algues et le bilan énergétique global.

Je vais à présent aborder la question du captage et du stockage du CO2 (« CCS »), sur laquelle vous m'avez interrogé, monsieur le Président. Le principe consiste en premier lieu à capter les émissions de CO2 là où elles sont le plus concentrées, c'est-à-dire dans les grands sites industriels – tels que les cimenteries, les raffineries et les usines chimiques – et les centrales thermiques – au charbon ou au gaz. Il faut ensuite les transporter vers des sites de stockage géologique profond, à 1 500 ou 2 000 mètres. Les technologies sont parfaitement maîtrisées par l'industrie pétrolière, qu'il s'agisse du captage du CO2, du transport du gaz acide ou du stockage souterrain. Mais deux défis demeurent. D'une part, son coût est trop élevé par rapport au prix du CO2 sur le marché de l'échange des émissions. D'autre part, il convient de faire accepter cette technologie par l'opinion publique, en établissant la preuve de son innocuité. Ce sujet fait l'objet d'une mobilisation forte au niveau européen et plusieurs démonstrateurs sont envisagés dans le cadre du plan européen de sortie de crise.

La transition énergétique va ouvrir des marchés considérables au niveau mondial. Il est indispensable d'en faire bénéficier notre économie. En effet, la croissance verte est un moyen de sortir de la crise. Ma conviction est que la France est bien placée dans cette compétition pour développer ces technologies et créer des emplois.

Pour ce faire, les organismes de recherche publics ont mis en place une instance de coordination pour améliorer l'efficacité de leurs travaux. Il s'agit de l'Alliance nationale de coordination de la recherche pour l'énergie (dite « ANCRE »). Ses membres fondateurs sont le CEA, le CNRS et l'IFP. Les membres associés sont les universités, les grandes écoles et tous les organismes de recherche et développement impliqués dans le secteur énergétique. J'en assume la présidence pour deux ans.

Les travaux de l'ANCRE se placent dans le cadre de la stratégie nationale décidée par les pouvoirs publics. Par ailleurs, une coordination a été mise en place avec les agences de financement – l'ADEME, l'ANR et OSEO –, afin que l'on puisse les éclairer préalablement au lancement d'appels d'offres. Enfin, ont été créés des groupes de travail, dits « groupes programmatiques », qui regroupent des experts émanant d'organismes publics de recherche et de développement, ainsi que des entreprises. Le lien entre les organismes publics et les entreprises est assuré par l'intermédiaire des pôles de compétitivité, dont une vingtaine sont concernés par l'énergie.

Comme vous pouvez le constater sur le graphique n° 13, cinq groupes programmatiques consacrés aux sources d'énergie ont été créés, qui ont pour thème respectif la biomasse, les énergies fossiles et géothermiques, l'énergie nucléaire, les énergies solaires et les énergies marines, hydrauliques et éoliennes. Trois groupes programmatiques sur les usages ont été institués, qui ont pour thèmes les transports, les bâtiments, et l'industrie et l'agriculture. Enfin, un groupe transverse se consacre à la prospective énergétique, à l'analyse économique et environnementale – notamment à travers les cycles de vie – et à des thèmes transversaux tels que le stockage de l'énergie. Les objectifs poursuivis par ces groupes sont multiples. En premier lieu, ils ont pour objet de dresser la cartographie des compétences existantes et, pour chaque domaine, d'indiquer quelles sont les voies optimales à suivre sur les plans technique, économique et environnemental. Il s'agit également d'identifier les verrous scientifiques, techniques et sociétaux au développement des technologies. Enfin, il conviendra d'arrêter des feuilles de route et de proposer une programmation scientifique aux pouvoirs publics, aux agences de financement et aux pôles de compétitivité.

En conclusion, les défis existants en termes d'énergie et d'environnement sont considérables, et il n'existe pas de solution unique en la matière. L'approvisionnement en énergie de façon durable au milieu du XXIème siècle représente un défi majeur. Cela suppose de s'engager au plus tôt dans une transition vers un système énergétique moins carboné, permettant pour autant d'assurer une croissance économique suffisante pour une population en accroissement.

Cette transition nécessitera un changement de comportement des consommateurs et la mise en oeuvre de nouvelles technologies, tant au niveau de l'offre que de la demande d'énergie. Je suis convaincu que notre pays est bien placé pour bénéficier des opportunités de cette croissance verte. Le potentiel de création d'activités et d'emplois est important. Il faut en tirer le plus grand profit en assurant une coordination optimale des efforts de recherche et de développement publics et privés.

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