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Intervention de Pierre Gosnat

Réunion du 23 février 2010 à 9h30
Questions orales sans débat — Avenir de la filière fret de la sncf

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Gosnat :

Monsieur le secrétaire d'État chargé du logement et de l'urbanisme, ma question concerne l'avenir de la filière fret de la SNCF et plus particulièrement celui de la gare de triage de Villeneuve-Saint-Georges dans le Val-de-Marne.

Vous connaissez le dicton populaire : « Qui veut tuer son chien l'accuse de la rage. » Il semble bien que la direction de la SNCF entende en faire l'application à sa filière fret. Dans son édition du 29 janvier dernier, L'Humanité – excellent journal dont je vous recommande la lecture (Sourires) – a rendu public un document interne à la SNCF intitulé : « Démarche, flux, dessertes : un projet, une méthode, des résultats attendus, une équipe ! » Ce texte confidentiel détaille avec précision l'affaiblissement programmé de l'activité fret.

À l'horizon 2011, ce sont près de 620 000 wagons de marchandises qui ne circuleront plus sur nos voies ferrées, dont 255 000 du seul fait de l'abandon volontaire par la direction du wagon isolé. Pour compenser cette décision, plus de 510 000 poids lourds supplémentaires encombreront nos routes, alors même que le Grenelle de l'environnement préconise que 25 % du volume de marchandises soit transporté par fret – pour seulement 11 % aujourd'hui.

Il semble évident que, pour la direction de la SNCF, l'avenir du rail, ce soit la route. En effet, depuis 2002, le volume de marchandises transporté par rail a été divisé par deux. Outre l'abandon du wagon isolé, la direction de la SNCF prévoit de ne traiter que les contrats de transport de marchandises nécessitant trois allers-retours par semaine, soit une réduction de 30 à 40 % de ses activités. Depuis 2003, 10 000 emplois ont été supprimés dans ce secteur, et de nombreuses gares fermées.

Nous sommes face au démantèlement programmé du fret français et de l'abandon des missions de service public de la SNCF, au nom de la concurrence et de la rentabilité.

Cette politique a des répercussions directes sur nos territoires. De nombreuses gares sont menacées de fermeture, parmi lesquelles la gare de triage de Villeneuve-Saint-Georges. Située en plein coeur d'une opération d'intérêt national – OIN –, à quelques kilomètres de l'aéroport d'Orly et du MIN de Rungis, elle offre pourtant d'énormes potentialités sous-exploitées par la SNCF : je signale qu'un seul train entre dans le MIN de Rungis, alors que, chaque jour, des dizaines de milliers de camions y pénètrent. La fermeture de ce site handicaperait profondément le développement de l'activité dans une zone déjà sinistrée, et alors même que les projets de l'OIN se fondent sur le maintien du site et l'implantation d'entreprises dans ses alentours.

Mes questions sont donc simples. Comment le Gouvernement entend-il consolider et développer la filière fret de la SNCF, et donc remettre en cause le projet d'entreprise ? Pouvez-vous m'assurer, monsieur le secrétaire d'État, du maintien de la gare de Villeneuve-Saint-Georges et de l'accroissement de son activité ?

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