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Intervention de Jean-Pierre Dewitte

Réunion du 11 février 2010 à 9h00
Mission d’évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale

Jean-Pierre Dewitte, directeur général du Centre hospitalier universitaire de Poitiers :

En ce qui concerne la politique de territoire, il y a ce dont aura besoin la population et ce qu'on pourra lui offrir. Nous connaissons avec une quasi-certitude l'évolution de la démographie médicale au cours des dix prochaines années et nous savons donc qu'il faut anticiper des déficits dans certaines disciplines. Nous devons aussi prendre en compte les aspirations du personnel médical à des modes de travail différents et à un exercice plus groupé et plus partagé. Enfin, quand on essaie de définir le paysage hospitalier de demain, on ne saurait négliger la persistance du caractère fortement rural de notre région.

Pour nous, les regroupements concernent des établissements juridiquement indépendants et s'opèrent non pas au sein du centre hospitalier universitaire de Poitiers mais entre des établissements immédiatement voisins dans le cadre départemental. Pour les mener à bien, il faut une volonté et une prise de décision et je suis persuadé que les agences régionales de santé (ARS) joueront en la matière un rôle essentiel. Une fois la décision prise, il faut mettre les gens au travail pour élaborer un projet médical et un projet pour les soignants. Cela ne me semble pas le plus difficile : quand le cadre aura été dessiné, le projet nous aidera à le remplir.

Je rejoins par ailleurs Benoît Leclercq : il faut avoir le courage de dire qu'une gouvernance unique sera nécessaire. De ce point de vue, je suis quelque peu déçu que la loi du 21 juillet 2009 portant réforme de l'hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires soit restée timide sur les notions de communauté hospitalière de territoire et de gouvernance. Alors que les établissements privés se sont rapprochés sous une gouvernance unique, j'ai l'impression que, dans les régions, nous avons plutôt tendance, avec les groupements de coopération sanitaire, à juxtaposer les niveaux, au risque qu'il y en ait autant que de disciplines médicales et que cela nuise à la cohérence d'ensemble.

Il me semble également indispensable, dans la perspective d'un regroupement de plateaux techniques de plus en plus sophistiqués et médicalement multicompétents, qui n'accueilleront les patients que pendant 48 heures, de réfléchir à une politique des transports, en particulier de développer l'héliportage.

S'agissant de la facturation, nous n'avons pas, pour notre part, de problème pour repérer et identifier les patients. Mais si la T2A a mis l'accent sur le séjour, je crois que l'on a omis de prendre en compte la rémunération des consultations à l'hôpital : outre que la facturation est très onéreuse au regard des recettes, elle ne reflète que très imparfaitement le coût réel des consultations et mériterait donc d'être revue.

Enfin, je suis un adepte fervent de l'étude nationale des coûts : dans le cadre de la stratégie de développement, avant de lancer une nouvelle activité, on conduit désormais une étude médico-économique à laquelle participent les médecins et qui nous est fort utile. Alors que le corps médical a spontanément tendance à comparer tarif et activité, une telle étude permet de remédier à l'absence de visibilité qui nous pénalise, en particulier dans notre démarche de contractualisation qui se développe fortement et à laquelle les médecins adhèrent. Le mode actuel de facturation ne nous donne pas cette visibilité.

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