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Intervention de Jean-Pierre Door

Réunion du 16 février 2010 à 16h00
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Pierre Door :

L'heure n'est pas au ton accusateur, ni à la recherche de boucs émissaires, mais plutôt à la réflexion sur la meilleure réponse face à une pandémie et à un virus imprévisible, dans le cadre du principe de précaution, qui nous oblige probablement à exagérer la menace de manière excessive.

La crise a mis en lumière quelques difficultés au niveau de l'opinion publique comme au niveau sociétal. Par ailleurs, j'appelle votre attention sur trois points.

Quelle situation aurions-nous dû gérer si la pandémie avait été plus grave, si le virus s'était répandu plus rapidement et si les quantités de doses de vaccins n'avaient pas été suffisantes pour vacciner le plus grand nombre ? Une grande humilité est nécessaire dans la mesure où nous avons encore présentes à l'esprit plusieurs crises sanitaires antérieures.

Il convient d'éviter tout esprit polémique sur la question de la stratégie vaccinale. Les scientifiques et les organismes internationaux, européens, nationaux ont leur part de responsabilité dans les décisions qui ont été prises, ce qui pose la question du transfert de l'information du scientifique au politique.

Évitons d'accroître les maux dont nous souffrons déjà. Les dysfonctionnements constatés ne concernent pas, à titre principal, les décisions appliquées à partir du plan national. Il s'agit surtout d'une crise de confiance de l'opinion publique et d'un déni de la réalité du risque. Il serait trop facile de pointer du doigt la seule responsabilité des autorités sanitaires.

Les évènements se sont succédés de manière très complexe, variable suivant les continents et suivant les données statistiques fournies par les instituts de veille sanitaire, les centres de référence européens ou américains.

L'Office parlementaire des choix scientifiques et technologiques va rendre son rapport d'étape demain. Il comporte notamment des comparatifs internationaux ainsi qu'une analyse de la stratégie vaccinale adoptée en France. Notre travail de réflexion doit s'effectuer avec humilité et rigueur. Une simple mission d'information était plus raisonnable, mais il en va autrement, nos collègues ayant demandé la création d'une commission d'enquête.

Cette commission m'apparaît à contre-courant alors que le virus continue de circuler. Il convient, en effet, de rappeler que la semaine dernière il y a eu 463 décès supplémentaires dans le monde, dont 3 en France, ce qui porte le nombre de décès à 291 dans notre pays. Cette histoire est donc loin d'être terminée. Évitons donc de faire le procès de la prudence et de faire grief au pouvoir politique d'en faire trop plutôt que pas assez.

À titre personnel, je ne m'opposerai pas à la création de la commission d'enquête, mais je m'abstiendrai, ayant une préférence pour une mission d'information.

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