Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Jérôme Bignon

Réunion du 27 janvier 2010 à 16h15
Commission du développement durable et de l’aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJérôme Bignon, président :

– C'est un sujet qui nous touche tous, à la fois en tant qu'hommes et en tant que responsables politiques. Il suffit d'avoir eu par le passé, dans une fonction d'élu, à annoncer à une famille la nouvelle d'une tragédie routière, pour être durablement animé d'une volonté intangible de voir changer les choses.

Cette volonté politique existe désormais, mais force est de constater que cela n'a pas toujours été le cas. La France, qui s'enorgueillit de sa viticulture, a par exemple longtemps fait preuve, et ce pendant très longtemps, d'une tolérance à l'égard de l'alcool au volant. La France a connu de ce point de vue un virage majeur au cours de la seconde présidence de Jacques Chirac, qui a fixé des objectifs ambitieux dans la lutte contre la violence routière par une action sur tous les terrains. La lutte contre l'insécurité routière a alors pris un aspect multiple : les pouvoirs publics ont agi sur la répression, avec la qualification pénale de certaines infractions au code de la route et l'installation de radars ; les infrastructures les plus dangereuses – je pense notamment aux carrefours et aux passages à niveau – ont été repensées et aménagées ; le dialogue engagé avec les constructeurs automobiles a permis de parvenir à de meilleures performances en matière de sécurité, avec des véhicules qui absorbent mieux les chocs et protègent avant tout la vie de leurs occupants ; les vitesses autorisées ont également été réduites, ce qui par ailleurs rejoint notre volonté de limiter les émissions de gaz à effet de serre des véhicules automobiles. Surtout, le comportement social a évolué grâce à une campagne nationale mêlant pédagogie et répression. Le permis à points conduit à sanctionner toutes les infractions, même les plus légères. Véritable révolution dans les mentalités, les délits routiers sont désormais passibles d'une peine d'emprisonnement. Un combat a été lancé contre la vitesse et l'alcool au volant, contre l'idée fallacieuse selon laquelle la route serait un espace de liberté absolue au détriment de la sécurité d'autrui. A cet égard, il faut relever que les interventions des élus en faveur de leurs concitoyens afin de les soustraire à l'application de contraventions et de solliciter l'indulgence des autorités judiciaires appartiennent définitivement au passé, alors que la pratique était courante jusqu'aux années 1990.

Il résulte de tout cela une diminution drastique des décès survenus dans les accidents de la route. Nous étions à plus de 16 500 tués en 1972, à quelque 8 000 en 2001 et nous déplorons 4 262 décès en 2009. Les chiffres nous montrent que le rythme de progression diminue, nous atteignons une sorte de « point dur ». Néanmoins, la politique de « tolérance zéro » a clairement fait ses preuves.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion