Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Yanick Paternotte

Réunion du 27 janvier 2010 à 16h15
Commission du développement durable et de l’aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYanick Paternotte :

Le problème des encombrements en région parisienne résulte essentiellement du retard accumulé pendant les trente dernières années au cours desquelles aucune infrastructure majeure n'a vu le jour. Certaines autoroutes sont de plus demeurées inachevées par défaut de financement car, historiquement, il n'y a pas eu de péages en Ile-de-France qui ne connaît donc pas le recours aux concessions.

La vision stratégique qui manquait est désormais inscrite dans le projet du « Grand Paris ». Un métro automatique devrait connecter les pôles de compétitivité économique de la région - les « clusters » -, les quartiers d'affaires comme celui de la Défense ainsi que les trois aéroports d'Orly, de Roissy et du Bourget. Nous engageons des volumes financiers importants : vingt et un milliards d'euros d'investissement et quatorze milliards d'euros de fonctionnement d'ici 2020, date de la mise en service de la nouvelle infrastructure de transport. L'enjeu est réellement déterminant.

L'institution d'un péage routier francilien est très difficile car la France abrite traditionnellement d'importants constructeurs automobiles et la liberté de circulation fait l'objet d'un attachement profond. La majorité des livraisons en zone urbaine est en outre réalisée par voie routière. C'est la raison pour laquelle celui qui évoque dans les médias l'hypothèse d'un péage à l'entrée des agglomérations rencontre une opposition immédiate – et j'en ai fait moi-même l'expérience. Or je suis convaincu que le vent de l'histoire souffle dans cette direction et dans celle du développement des modes de transport doux. La généralisation des péages urbains sur le continent européen conforte mon sentiment.

Le péage ferroviaire se heurte au processus de libéralisation impulsé par l'Union européenne, achevé pour le fret, initié pour le transport de passagers. L'accroissement de son montant équivaudrait à une forme de protectionnisme. Je crois qu'il faudrait au contraire le diminuer sur les corridors stratégiques comme la liaison hispano-allemande.

Enfin, le financement des routes était autrefois assuré par des établissements publics. Les contraintes financières ont conduit à généraliser un financement par des opérateurs privés concessionnaires. Un rôle essentiel est dévolu aux collectivités territoriales dans la construction et l'entretien des infrastructures routières de moindre importance.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion